LOLIVREL Émile, Joseph, Alexandre

LOLIVREL Émile, Joseph, Alexandre // Naissance : 31-5-1902 à Montmerrei (Orne) ; Domicile : Fontenai-sur-Orne Orne () ; Repression : Déporté le 9-3-1944 à  ; 21-11-1944 à Gross-Rosen (Allemagne) ; Décédé

Le 12 janvier 1944, des Feldgendarmes d’Argentan se présentent au domicile d’Émile Lolivrel dans le bourg de Fontenai-sur-Orne et procèdent à une perquisition à la recherche d’un fusil de chasse qu’ils découvrent sur le haut d’une armoire selon sa femme. Victime d’une dénonciation après l’interpellation de Louis Brossard  et d’Eugène Bisson  survenues quelques jours plus tôt pour le même motif, il est incarcéré à la caserne Bonet à Alençon. Son voisin et beau-frère Aimé Lechallier  est arrêté au même moment, les Allemands ayant également retrouvé une arme de chasse en fouillant son domicile pensant qu’Émile Lolivrel s’y trouvait.

Émile est le fils d’un horloger de Montmerrei, Louis Lolivrel et de Marie Gouhier, son épouse occupée au ménage. En 1922, il est fait son service militaire dans le 28e régiment de tirailleurs tunisiens et participe à l’occupation de la Rhénanie. En 1939, il se marie à Fontenai-sur-Orne avec Marie Lechallier. Journalier agricole ou chiffonnier selon les sources, il est rappelé à l’activité militaire en septembre 1939 et rejoint le 445e régiment de pionniers jusqu’à sa démobilisation à Argentan le 18 septembre 1940.

Le jour même de son arrestation le 12 janvier 1944, Émile Lolivrel est incarcéré à la caserne Bonet à Alençon jusqu’au 5 mars 1943 puis transféré vraisemblablement à la prison de Fresnes (Seine) ou à celle du Cherche-Midi à Paris (6e). Le 9 mars 1944, gare de l’Est à Paris, il monte avec Eugène Bisson, Aimé Lechallier et Gaston Leterrier  et 40 autres déportés classés Nacht und Nebel (NN), dans un wagon cellulaire accroché au train Paris-Berlin à destination du KL de Natzweiler-Struthof. Arrivé le lendemain au camp, il est immatriculé sous le numéro 7 860, son beau-frère Aimé Lechallier recevant le matricule 7 858.

Le 14 juin 1944, il est dirigé avec Louis Brossard, Gaston Leterrier et Aimé Lechallier vers la prison de Brieg dans l’attente de sa comparution devant le Volksgerichtshof (tribunal du peuple) de Breslau en Silésie chargé de juger les déportés NN français. Ce statut spécial étant supprimé à la fin de l’été 1944, Émile Lolivrel est transféré au KL de Gross Rosen et y meurt le 21 novembre 1944.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Fontenai-sur-Orne.

Sources: SHD-Caen : 21P479588 ; AD61 : 3E2/288-12, R1310 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 51 ; bddm.org ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet