BROSSARD Louis, François

BROSSARD Louis, François // Naissance : 31-5-1900 à Pont-de-Gennes (Sarthe) ; Domicile : Rânes Orne () ; Repression : Déporté le 23-3-1944 à  ;  ; Décédé

Louis Brossard naît à Pont-de-Gennes dans la Sarthe. Il est le fils d’Armandine Aubry et de Louis, François Brossard tous deux journaliers agricoles. Exerçant le même métier que ses parents, il se marie en 1919 avec Désirée Montreuil qui lui donne six enfants. En 1943, il est domicilié au Bois Hamon à Rânes dans l’Orne.

Louis Brossard est arrêté à son domicile au petit matin du 26 décembre 1943 par la Feldgendarmerie de Flers (Orne) après avoir été dénoncé pour possession et camouflage d’armes de chasse. Selon le témoignage de voisins, Louis Brossard, grand consommateur d’alcool, aurait été dénoncé par sa femme et sa fille aînée qui le craignaient. Son voisin Eugène Bisson  est également appréhendé dans la journée pour le même motif. Dans les jours suivants, les Allemands procèdent à l’arrestation d’Aimé Lechallier , d’Émile Lolivrel  et de Gaston Leterrier  pour détention illégale d’armes après avoir été, selon la femme de ce dernier, dénoncés par Louis Brossard.

Détenu quelques jours à Flers après son interpellation, Louis Brossard est ensuite conduit le 12 janvier 1944 à la caserne Bonnet à Alençon. Le 23 mars 1944, il est déporté au KL de Natzweiler-Struthof dans un wagon cellulaire accroché en queue du train Paris-Berlin. Il fait partie du 13e transport Nacht und Nebel (Nuit et brouillard, NN) à destination de Natzweiler parti de la gare de l’Est et composé de 67 déportés détenus à la prison de Fresnes ou du Cherche-Midi à Paris. À son arrivée au camp le 24 mars 1944, Louis Brossard, (mle 8 599), déclare le métier d’agriculteur. Examiné lors de son entrée au KL, le médecin SS mentionne sur sa fiche d’identification de détenu une très forte consommation d’alcool et de tabac.

Le 14 juin 1944, Louis Brossard est dirigé avec ses compagnons d’infortune Aimé Lechallier, Émile Lolivrel et Gaston Leterrier, vers la prison de Brieg dans l’attente de sa comparution devant le Volksgerichtshof (tribunal du peuple) de Breslau en Silésie chargé de juger les déportés français relevant de la procédure Nacht und Nebel. Après la suppression de ce régime spécial à la fin de l’été 1944, Louis Brossard aurait été transféré au KL de Gross Rosen où il serait mort le 26 décembre 1944 dans des circonstances inconnues.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P430960 ; AD72 : 2E 257/25 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 47 ; bddm.org

Sébastien Beuchet