MARY Joseph, Gabriel

MARY Joseph, Gabriel // Naissance : 19-6-1898 à Les Andelys (Eure) ; Domicile : Les Andelys Eure () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à  ;  ; Décédé

Joseph Mary, fils de Joseph Mary et de Marguerite Pigache est cultivateur aux Andelys où la famille réside au 57 rue de La Madeleine. Lors de la Première Guerre mondiale, le comportement de Joseph Mary lui vaut d’être décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre. Démobilisé, il épouse le 21 août 1921 à Amiens (Somme) Germaine Dourlen qui décédera le 16 mai 1923. Il se remarie le 2 juin 1927 à Cuverville (Calvados) avec Lucie Vinay. De leur union vont naître deux enfants : Michel le 11 décembre 1935 et Josette le 4 mars 1939.

Selon des témoignages de combattants des FFI, il aide depuis le début de l’Occupation allemande au ravitaillement de groupes de résistance et il aurait hébergé un pilote américain. Est-ce la raison de son arrestation par la Gestapo le 25 novembre 1943 à son domicile ? Toujours est-il qu’il est impliqué dans la même affaire que Camille Maireau  (mle 44 170), Henri Rémy  (mle 44 173) et Marceau Fortin  décédé à Buchenwald en juin 1944, tous les trois accusés d’aide aux Alliés. Écroué à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, il est transféré en janvier 1944 au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 25 268). Du Frontstalag 122, Joseph Mary, avec plus de 1 500 prisonniers arrive à Buchenwald le 29. Dépouillé de tous ses effets personnels, il se déclare trayeur-fromager et devient le matricule 44 171. Le 13 mars 1944, Joseph Mary est affecté parmi 797 détenus au Kommando de Dora où sont assemblées les fusées A4-V2 dans les tunnels. Puis l’Arbeitsstatisitk l’envoie à celui d’Ellrich de bien sinistre réputation. À son retour de déportation, le docteur Pierre Ségelle (mle 89 628) informera la femme de Joseph Mary qu’il se trouvait à l’infirmerie d’Ellrich en février 1945, très affaibli et amaigri, souffrant d’une dysenterie qui lui sera fatale. C’est ainsi qu’il est emmené, le 3 mars 1945, dans un convoi de 1 602 « inaptes au travail » selon les SS à la Boelcke Kaserne à Nordhausen. Le 6 mars, il repart avec 2 251 malades de Mittelbau-Dora vers Bergen-Belsen, véritable mouroir, où il arrive le lendemain.

Personne ne revoit Joseph Mary qui est porté disparu à la date du 7 mars 1945 comme la quasi-totalité des hommes de ce transport. Son acte de décès fixe sa mort à Nordhausen le 4 avril 1945 selon un extrait du registre d’état civil des Andelys daté du 23 février 1951.

Sources : Le Livre des 9 000 déportés français à Mittelbau- Dora, p. 1531

Joëlle Helleboid-Allouchery