Photo : AP J.Quellien
MESSAGER Henri
Né le 14 novembre 1903 à Corbehem (Pas-de-Calais) ; domicilié à Villequier (Manche) ; fusillé le 21 septembre 1942 à Suresnes (Seine).
MESSAGER Henri // Naissance : 14-11-1903 à Corbehem (Pas-de-Calais) ; Domicile : Villequier Manche () ; Repression : Fusillé le 21-9-1942 à Suresnes (Seine) ; Décédé
L’enfance d’Henri Messager se déroule dans sa région natale située proche du front de 14-18 et sous occupation allemande. Dès l’été 1914, il connait les affres de l’occupation allemande et ce jusqu’à l’adolescence. Après la guerre il devient apprenti dans une usine métallurgique du Pas-de-Calais où il occupe plusieurs emplois avant de venir s’installer en Seine-Inférieure comme ajusteur.
En 1931, il adhère au parti communiste. Puis en 1933 : il apprend le métier de distillateur et devient chef opérateur aux raffineries de la Standard à Port-Jérôme (entre Rouen et Le-Havre), Henri Messager est en 1938-1939 membre de la commission exécutive de l’Union départementale CGT de Seine-Inférieure et secrétaire du syndicat des Produits Chimiques de Port-Jérôme Notre-Dame-de-Gravenchon. Il est à la tête des grandes grèves de juin 1936, et négocie les conventions collectives du pétrole. Deux ans plus tard, il est licencié de la SFAR (Standard Franco-Américaine de Raffinage) située à Gravenchon (Seine-Inférieure) suite à la grève nationale du 30 novembre 1938 contre Munich et les décrets-lois.
Marié et père de deux enfant, mobilisé dès septembre 1939, il échappe aux injonctions
pressantes à abjurer le pacte germano-soviétique du 23 août ainsi qu’aux arrestations
de militants communistes pour menées « anti-nationales ». Après sa démobilisation
en août 1940, il rentre en Seine-Inférieure, reprend contact avec ses camarades, déterminé
à organiser « l’action à la base ». Henri Messager, ainsi que son beau-frère Georges
Loison
, manquent être arrêtés à leur domicile de Villequier le 21 novembre 1940 à l’occasion
d’une perquisition-rafle touchant tous les militants de la région (un jeune ouvrier
du Trait avait été arrêté porteur d’une liste nominative). Il entre alors dans la
clandestinité sous les ordres d’André Pican
. Le 20 février 1941, un jugement du tribunal de Rouen condamne Henri Messager et
Georges Loison à quinze mois de prison ferme par contumace. Devenant responsable de
juin 1941 à janvier 1942 du Front national dans le Calvados puis dans la Manche, il
est hébergé chez Jules Mesnil
lors de son arrestation. En janvier 1941, à peine transféré de Rouen à Paris pour
de nouvelles responsabilités, André Pican est reconnu Porte d’Italie, pris en filature
puis arrêté ainsi que Félix Cadras en février 1942. Les documents trouvés à Paris
chez Cadras permirent une vague de plus de cent arrestations à Paris comme en province,
affectant gravement le sommet de l’organisation clandestine communiste en zone occupée.
A Cherbourg notamment, le 18 février 1942, les Brigades spéciales (BS2) opérèrent
plusieurs arrestations assistées par la police locale : Henri Messager, Louis Canton
, Roger Bastion 248_bastion_roger], Marie Lesage
, Jules Mesnil
et Achille Mesnil
. Un policier des BS2 s’était introduit chez Jules Mesnil grâce à l’un des « passes »
trouvés chez Cadras, se faisant passer auprès des militants, pendant près de vingt-quatre
heures, pour un cadre de l’organisation en visite à Cherbourg. Le résistant est interné
à la prison de Cherbourg (Manche) avant d’être conduit au dépôt de la Conciergerie
à Paris puis transféré à la prison du Cherche-Midi (6e) puis au fort de Romainville dans la commune des Lilas (Seine). Henri Messager est
fusillé, lors d’une exécution de masse, au Mont-Valérien le 21 septembre 1942 avec
42 autres camarades. Au total 117 hommes ont été fusillé comme otage ce jour-là en
France en représailles de divers attentas commis contre des soldats allemands à Paris.
Dès le 1er mai 1945, deux rues portèrent le nom d’Henri Messager : à Notre-Dame-de-Gravenchon ainsi qu’à Lillebonne en Seine-Inférieure. De plus, son nom figure sur le monument aux morts de Villequier, à Rouen sur le monument commémoratif du PCF, aux Lilas sur une plaque commémorative et enfin sur le monument commémoratif de la cloche du Mont-Valérien.
Sources : SHD-Caen : 21P515708 ; AD62 : 3E240/11 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial desvictimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p.179 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org
Jean-Paul Nicolas
Mots-clés :
- 14-11-1903
- Corbehem, Pas-de-Calais
- Villequier, Manche
- 18-2-1942
- Cherbourg, Manche
- Cherbourg, Manche
- Paris, Conciergerie, Seine
- Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (764)
- 21-9-1942
- Suresnes, Seine




