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MEYER Léon
Né le 11 septembre 1868 au Havre (Seine-Inférieure) ; domicilié au Havre ; déporté le 3 mai 1944 à Bergen-Belsen ; rescapé.
MEYER Léon // Naissance : 11-9-1868 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 3-5-1944 à ; ; Rescapé Theresienstadt Tchécoslovaquie
Fils d’un marchand de confections juif alsacien établi au Havre, Léon Meyer y est courtier en café. Membre du Parti radical et proche de certains milieux syndicaux, laïque convaincu et franc-maçon, il devient maire de la cité portuaire en 1919 et s’illustre notamment par sa lutte contre la vie chère. Il est élu député en 1923 et exerce des fonctions gouvernementales à partir de 1924, entre autres comme ministre de la Marine marchande en 1932-1933.
Après son repli à Bordeaux en juin 1940, il est écarté de ses fonctions de maire et
déchu, parce que Juif, de son mandat de député en novembre 1941. Réfugié à Grenoble
(Isère) en octobre 1941 avec son épouse Suzanne
et sa fille Denise
, il y fréquente des républicains hostiles au régime de Vichy et des résistants. Puis
tous trois s’installent en juin 1943 dans la station thermale d’Uriage (Isère), où
ils sont arrêtés le 6 février 1944 lors d’une rafle opérée par le Kommando Drancy du SS Alois Brunner.
Conduit le 8 février à Drancy (mle 14668) avec sa femme et sa fille, Léon Meyer échappe de peu à la déportation à Auschwitz par le convoi no 69 du 7 mars 1944. C’est en tant que « personnalité-otage » qu’il est déporté avec elles à Bergen-Belsen par le convoi 80B du 3 mai 1944, en même temps que des familles de prisonniers de guerre juifs. Puis tous trois sont transférés le 12 juillet à Theresienstadt. Détenu parmi les notables du ghetto (mle 285-XXIV/3, bâtiment L126), Léon Meyer est contraint de faire de la figuration dans le film de propagande qui y est tourné durant l’été 1944.
Très affaibli (il a perdu 25 kg), il est libéré le 10 mai 1945 et rapatrié dès les jours qui suivent par l’Hôtel Lutetia. Il revient au Havre en juillet mais abandonne la vie politique après son échec aux élections constituantes d’octobre. Retiré à Paris, il y décède le 22 janvier 1948. Au Havre, l’ancienne place Sadi-Carnot où il a habité au no 5, et sur laquelle un buste disparu honorait sa mémoire, porte son nom. Celui-ci est aussi inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.
Sources : Arolsen ; AN : F/7/15494/A, AL//5322 ; Mémorial de la Shoah : F/9/5716, F/9/5785 ; SHD-Caen : 21P560122 ; EC (Le Havre) ; Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie, 2000, p. 234-238 ; Feuß, A., Das Theresienstadt-Konvolut, 2002, p. 50 ; Bruttmann, T., « L’‘action Brunner’ à Grenoble », Revue d’Histoire de la Shoah, no 174, 2002, p. 18-43 ; Bouillot, C., « Léon Meyer, député-maire du Havre déporté parce que juif avec sa famille », L’Atelier des Savoirs, 2023 (eriac.hypotheses.org/2021), legifrance.gouv.fr, ushmm.org
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 11-9-1868
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Saint-Martin-d'Uriage, Isère
- 6-2-1944
- Saint-Martin-d'Uriage, Isère
- Drancy, Seine (14668)
- Bergen-Belsen
- Theresienstadt (285-XXIV/3)
- 10-5-1945
- Theresienstadt, Tchécoslovaquie




