NAERON Raymond

NAERON Raymond // Naissance : 19-5-1914 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Comptable, Raymond Naëron vit au 62 rue d’Arcole. En 1933, il épouse Henriette Leguillon, dont il se sépare en 1938. Le couple a trois enfants : Marcel, François et Raymonde, âgés de cinq à onze ans lors de l’arrestation de leur père.

Membre du réseau Saint-Jacques depuis 1941, Raymond Naëron est agent de liaison entre Le Havre, Rouen et Paris. Il participe également au sabotage d’installations portuaires havraises et à la transmission de renseignements d’ordre militaire. Le 13 février 1943, il est appréhendé par la Gestapo dans le débit de boisson « Le Chicago » au Havre. Il est raflé en représailles d’un attentat à la grenade commis contre un détachement de soldats allemands passant place de l'Arsenal. André Gallien , Alexandre Rio  et Ernest Viévard  sont arrêtés également. Détenu au Havre jusqu’au 15 février, Raymond Naëron est transféré à Rouen, puis le 7 mai au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 14 766). ASR, asocial, est le motif inscrit par l’Occupant sur la liste de départ en déportation.

Le 25 juin 1943, il est transféré en Allemagne au sein d’un Transport de 999 hommes constitué par les nazis dans le cadre de l’opération Meerschaum. Raymond Naëron entre au KL Buchenwald (mle 14 209) le 27 juin. Dès la quarantaine achevée le 9 juillet, il est envoyé au Kommando de Karlshagen (mle 4 853) en mer Baltique où il est affecté au montage des fusées A4-V2. Suite au bombardement de l’usine par les Alliés dans la nuit du 17 au 18 août 1943, la production est déplacée vers un site souterrain, la colline du Kohnstein, où deux tunnels ont été creusés avant-guerre pour enfouir des stocks d’hydrocarbures. C’est ainsi que le Kommando de Dora, dépendant de Buchenwald, est créé. Raymond Naëron est une seconde fois envoyé dans ce camp le 14 octobre 1943. Il est réimmatriculé 22 894, numéro qu’il conserve à Dora où il arrive le jour même. Le 4 avril 1945, il est évacué vers Bergen-Belsen où il entre le 10.

Raymond Naëron est libéré au « camp des casernes » de Bergen-Belsen cinq jours plus tard. Il est rapatrié via le centre d’accueil de Lille (Nord) le 30 avril.

Il décède le 24 janvier 1978 à Rennes (Ille-et-Vilaine).

Sources : Archives ; SHD-Caen : 21P603819, BULA9/5, Liste Amicale de Buchenwald ; Thiery L. (dir.), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1677

Émilie Rimbot