RIO Alexandre, Pierre, Marie

RIO Alexandre, Pierre, Marie // Naissance : 23-11-1905 à Plémy (Côtes-du-Nord) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ; 16-2-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Célibataire, Alexandre Rio réside au 2 rue du Docteur Lemaire au Havre où il exercerait la profession de batelier.

Le 13 février 1943, il est appréhendé par les Allemands dans un café, suspecté d’activités terroristes. Il semble toutefois qu’il ait été raflé en représailles à un attentat contre des troupes d’occupation, comme Raymond Naeron , André Gallien  et Ernest Viévard . Détenu au Havre, il est transféré à Rouen (Seine-Inférieure), puis au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 14 770) aux alentours du 7 mai. « ASR, asocial », est le motif inscrit par l’occupant sur la liste de départ en déportation.

Le 25 juin 1943, Alexandre Rio est transféré en Allemagne au sein d’un Transport de 999 hommes constitué par les nazis dans le cadre de l’opération Meerschaum. Il est immatriculé au KL Buchenwald (mle 14 266) le 27 juin. Dès la quarantaine achevée le 9 juillet, il est transféré au Kommando de Karlshagen (mle 4 897) à Peenemünde en mer Baltique où il est affecté au montage des fusées A4-V2. Suite au bombardement de l’usine par les Alliés dans la nuit du 17 au 18 août 1943, la production est déplacée vers un site souterrain, la colline du Kohnstein, où deux tunnels ont été creusés avant-guerre pour enfouir des stocks d’hydrocarbures. C’est ainsi que le Kommando de Dora, dépendant de Buchenwald, est créé. Alexandre Rio est donc une seconde fois envoyé dans ce camp le 14 octobre 1943. Il est réimmatriculé 22 906, numéro qu’il conserve à Dora où il arrive le jour même. Il est enregistré comme peintre. Il donne de ses nouvelles pour la dernière fois le 5 décembre 1943. Le 12 février 1944, il entre au Revier de Dora en provenance du Kommando Escher ; il est alors logé au Hall 6t.

Alexandre Rio décède à Dora le 16 février 1944 des suites d’une maladie du cœur et d’une infection du système digestif, aux dires de ses bourreaux.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune de Plémy.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P531234 ; Thiery L. (dir), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.1965

Emilie Rimbot