NAIL Maurice, Jules, Louis

NAIL Maurice, Jules, Louis // Naissance : 1-2-1898 à Bellou (Calvados) ; Domicile : Le Grand-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 28-4-1943 à  ; 20-2-1945 à Oranienburg (Allemagne) ; Décédé

Maurice Nail est le fils de Louis Nail, ferblantier et de Angèle Houssaye son épouse, journalière. Père d’un enfant, il exerce la profession de charpentier dans la construction navale aux Chantiers de Normandie, à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure). Son nom est inscrit sur une liste de 23 communistes surveillés entre le 18 août 1940 et le 25 novembre 1941 par la police spéciale de Grand-Quevilly, depuis que le Parti communiste a été interdit par le gouvernement Daladier en septembre 1939. Désormais, après l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, les communistes sont doublement contrôlés car aux yeux des autorités d’occupation, ils sont « ennemis du Reich ».

Il est arrêté comme otage le 21 octobre 1941 par la police française, dans la vaste rafle qui s’abat sur les militants communistes et syndicalistes présumés de Seine-Inférieure, après le sabotage et le déraillement d’un train allemand à Pavilly. À Grand-Quevilly les rafles envoient en déportation dix-sept habitants, 14 vers le KL Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942, et trois vers le KL Sachsenhausen, dont Léopold Jeantet dit Nadaud  et Hervé Person . Seuls Louis Jouvin  et Adrien Fontaine  survivent à l’épreuve.

Remis aux autorités allemandes, celles-ci le transfèrent au camp de transit de Royallieu à Compiègne (Oise) le jour même (mle 2 048), puis le déportent au KL Sachsenhausen (mle 65 002) le 28 avril 1943, dans le cadre de l'opération Meerschaum (« Ecume de mer ») visant à fournir de la main d'œuvre servile aux camps de concentration. Il est envoyé dans le Kommando de Küstrin, un camp disciplinaire à 70 km de Berlin qui reçoit environ 300 prisonniers de guerre et déportés du camp central, affectés à la fabrique de pâte à papier, Zellweltz – Zellulose Werk.

Maurice Nail serait décédé à Oranienburg le 20 février 1944 dans des circonstances qu’aucun témoin ne puisse éclaircir.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Grand-Quevilly et une plaque commémorative située rue des Martyrs de la Résistance à Grand-Quevilly.

Sources : SHD-Caen : 21P519695, AD76 : 51W417, 51W419

Catherine Voranger