PERSON Hervé, François, Marie

PERSON Hervé, François, Marie // Naissance : 2-2-1901 à Henvic (Finistère) ; Domicile : Le Grand-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ;  ; Rescapé Annaberg Allemagne

Hervé Person, marié depuis mai 1923 avec Georgette Carpentier, est père d’un enfant et vit 41 rue Sadi Carnot au Grand-Quevilly (Seine-Inférieure), une ville industrielle de la banlieue de Rouen. Douanier de profession, son nom figure sur une liste de sympathisants communistes établie par l’administration des Douanes à l’intention des autorités de police. En effet, depuis le pacte germano-soviétique d’août 1939, le Parti communiste est interdit et toute activité de propagande proscrite… Aussi les anciens membres sont particulièrement surveillés.

Contacté par André Pican , le chef clandestin du Parti en Seine-Inférieure, Hervé Person rejoint les rangs du Front national en octobre 1940. Il s’engage ainsi clandestinement à la distribution de tracts, au sabotage du réseau de transmissions et de wagons de lubrifiants destinés à l’armée allemande.

Il est arrêté par la police locale le 22 octobre 1941 à son domicile, en présence de sa femme et de sa fille, au cours de la grande rafle des 203 militants communistes et syndicalistes de Seine-Inférieure consécutive au déraillement d’un train allemand. À Grand-Quevilly, une dizaine de militants communistes sont raflés entre le 21 et le 22 octobre 1941 parmi lesquels se trouvent notamment, Charles Bachelet  et Michel Bouchard . Il est interné à la caserne Hatry à Rouen, puis au camp de rassemblement de Compiègne, à Royallieu (mle 2 049).

La plupart des détenus sont déportés le 6 juillet 1942 vers le KL Auschwitz mais Hervé Person et Maurice Nail  rejoignent plus tardivement, respectivement en janvier et avril 1943, le KL Sachsenhausen sans qu’aucun document d’archive ne puisse en expliquer la raison. C’est ainsi qu’Hervé Person est déporté à Sachsenhausen le 24 janvier 1943, enregistré comme douanier (« Zöllner ») et immatriculé sous le numéro 58 866. Il est contraint au travail forcé dans le Kommando Heinkel destiné à la construction de bombardiers lourds jusqu’en juillet 1944. Il est ensuite transféré au KL Buchenwald (mle 75 257) dans le kommando de Schönebeck où les déportés fabriquent des éléments pour les avions de guerre Junkers puis dans celui d’Halberstadt-Juha où Hervé Person est sans doute employé encore dans l’aviation pour Junkers et ensuite aux travaux de terrassement et déblaiement après les bombardements de l’aviation alliée.

Hervé Person figure parmi les rescapés de la marche d’évacuation meurtrière débutée le 5 avril 1945 ; il est libéré le 8 mai 1945 à Annaberg en Autriche. Extrêmement affaibli, il est rapatrié par avion à l’hôtel Lutetia. Il ne pèse plus que 38 kg pour 1,75 m.

À son retour de déportation, il prend un poste d’employé de commerce. Il décède dans sa commune natale à Henvic le 3 décembre 1986, âgé de 85 ans.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P658477, SHD-Vincennes : 16P470209 (non consulté)

Catherine Voranger