PERRET Lucien, Charles

PERRET Lucien, Charles // Naissance : 13-1-1886 à Bois-Jérôme-Saint-Ouen (Eure) ; Domicile : Bois-Jérôme Eure () ; Repression : Déporté le 17-1-1944 à  ;  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

Lucien est l’aîné de quatre enfants, nés de Victor Perret et Désirée Lanzeray, couple de cultivateurs vivant à Bois-Jérôme dans l’Eure. Il épouse le 17 mars 1906 Henriette Caron dont il aura trois enfants : Lucien, Simone et Alfred , né en 1913, un an avant que n’éclate la Première Guerre mondiale durant laquelle, bien que soutien de famille, Lucien est mobilisé en service auxiliaire jusqu’en 1919. De retour dans ses foyers, il reprend les rênes de sa petite exploitation familiale. Les Perret vivent en effet dans un secteur extrêmement rural, peu fréquenté des Allemands et donc particulièrement privilégié par la Résistance. En effet, en 1943, Lucien, son fils Alfred et son frère Marcel  commencent à réceptionner, transporter et cacher des armes parachutées dans les environs de Bois-Jérôme pour le compte du réseau Cohors-Asturies. Mais, en juin 1943, l’action conjointe des polices française et allemande conduisent au démantèlement du réseau. À la fin juin, le 29, Alfred, Marcel et Lucien sont arrêtés par la Gestapo, à la suite de la découverte d’un de leurs dépôts d’armes. Tous les trois sont transférés à la prison de Fresnes, puis, le 29 novembre 1943 au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu, point de départ vers les camps de concentration du Reich. Les Perret sont immatriculés les uns à la suite des autres comme en atteste leur matricule : 21 293 pour Alfred, 21 294 pour Lucien et 21 295 pour Marcel. En janvier 1944, les besoins de main-d’œuvre du Reich dans le cadre du programme Dora ainsi que la réorganisation des prisons de Compiègne, Fresnes et Romainville conduisent à plusieurs convois massifs de déportation. Ils sont déportés sans jugement dans le convoi parti le 17 janvier, destiné au camp de concentration de Buchenwald. Alfred et son oncle Marcel sont alors envoyés à celui de Flossenbürg à compter du 24 février tandis que Lucien Perret, peut-être parce que trop âgé, reste à Buchenwald (mle 40 279) jusqu’à la libération du camp par la IIIe armée américaine le 11 avril 1945. Il revient en France le 28 avril par le centre de rapatriement de Longuyon (Meurthe-et-Moselle).

Il retrouve Bois-Jérôme où il décède le 1er novembre 1973, à l’âge de 87 ans.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P658110 ; AD27 : 88W13; 88W51; 105J8; AD76 : 1R3209.J. Papp, La Résistance dans l’Eure , p. 54

Ludivine Ponte