PITEL Bernard, Pierre, Louis

PITEL Bernard, Pierre, Louis // Naissance : 4-4-1915 à Tanville (Orne) ; Domicile : Tanville Orne () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ; 5-2-1945 à Holzen (Allemagne) ; Décédé

Marié et père de deux enfants, Monique née en 1941 et Michel en 1944, Bernard Pitel est agriculteur à Tanville, une petite commune rurale située en lisière de forêt d’Écouves.

Au début du mois de mai 1944, Maurice Vernimmen, instituteur à Tanville, reçoit l’ordre de de Fernand Chasseguet , responsable de l’OCM dans le secteur d’Alençon, de regrouper une soixantaine d’hommes, en grande partie des réfractaires au STO et des hommes domiciliés dans la commune parmi lesquels Bernard Pitel, pour constituer un corps franc auquel une mission est assignée : assurer la sécurité d’un éventuel parachutage de 500 soldats alliés sur le terrain " Éclair " situé à La Lande-de-Goult (Orne). Cette opération n'aura jamais lieu mais un maquis se constitue en forêt d’Écouves.

Les auxiliaires français de la Gestapo  sous la houlette de Bernard Jardin réussissent à obtenir des informations sur ces maquisards grâce à une veuve, vivant près de Tanville, qui est chargée de les surveiller discrètement. Dès leur arrivée sur les lieux le 4 juillet 1944, les collaborateurs français arrêtent quatre membres du maquis dont Bernard Pitel, René Brunet  et Edgard Boullier . D’abord violemment interrogés, ils sont ensuite dirigés sur le terrain de parachutages afin de localiser le dépôt d’armes. Les quatre hommes sont ensuite dirigés à Condé-sur-Sarthe (Orne) puis à la prison d’Alençon.

Le 8 août 1944, Bernard Pitel et ses camarades sont conduits à camp de transit de Royallieu à Compiègne (mle 47 498) avant d’être déportés le 17 août au KL de Buchenwald. À son arrivée quatre jours plus tard, il devient le matricule 81 399. Il est ensuite affecté au Kommando de Holzen situé près de Eschershausen et travaille dans des conditions terribles à l’aménagement d’une usine souterraine de production d’armes dans les mines d’asphalte du mont Holzen. Malade, Bernard Pitel aurait été transféré au camp de Buchenwald, sans doute au Revier, où il serait décédé des suites d’une pneumonie le 5 février 1945.

Le nom de Bernard Pitel est inscrit sur le monument aux morts de Tanville.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P387899 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, CD-Rom ; asso-buchenwald-dora.com, memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet