PLUTA Vincent

PLUTA Vincent // Naissance : 2-7-1906 à Lutygnier Lutigner (Pologne) ; Domicile : Sées Orne () ; Repression : Déporté le 9-9-1943 à  ;  ; Rescapé Rollwald Allemagne

Marié et père d’un enfant, Vincent Pluta exerce la profession de forgeron sous l’Occupation. Il réside au village du Plessis situé à Sées. Le 4 juillet 1943, il assiste au crash d’une forteresse volante B17 sur la commune voisine de Belfonds (Orne). Sept aviateurs réussissent à s’extraire de l’avion en flammes et sautent en parachute. Vincent Pluta et d’autres civils se rendent sur les lieux de leur atterrissage et se chargent de les camoufler avant leur prise en charge par les époux Cosnard , membres du BOA. Dépêchés sur les lieux, les soldats allemands cantonnés à Sées ne trouvent aucune trace des aviateurs et font appel à la Gestapo de Rouen pour mener les investigations. Le lendemain, plusieurs civils dont Henri Boivin  et Robert Aumont  sont arrêtés par la Feldgendarmerie, soupçonnés d’avoir apporté leur aide à l’ennemi. Après avoir été dénoncé, Vincent Pluta est arrêté à son tour le 12 juillet à son domicile. Interrogé, il explique s’être rendu sur les lieux dans le but de récupérer les parachutes pour s’en faire des vêtements.

Accusé d’acte de résistance, Vincent Pluta est interné une quinzaine de jours à la caserne Bonet à Alençon (Orne) puis détenu trois semaines à la prison de Caen (Calvados). Un mois avant d’être déporté, il est transféré à la prison de Fresnes (Seine). Le 9 septembre 1943, Vincent Pluta monte dans un wagon cellulaire placé en queue du train Paris-Berlin à destination du SS-Sonderlager Hinzert situé près de Trier en Allemagne, où sont dirigés les déportés classés Nacht und Nebel (NN). Robert Aumont, Julien Cosnard, Roger Gaulard  et Henri Boivin arrêtés pour les mêmes raisons font partie de ce convoi de quatorze détenus.

Après un mois passé au KL de Hinzert, Vincent Pluta est transféré le 15 octobre 1943 près de Köln à la prison de Wittlich où il est maintenu en détention préventive pendant onze mois. En août 1944, il est affecté durant deux semaines au Kommando de Darmstadt dans lequel les déportés travaillent pour la firme Hans Heymann à la production de pièces pour V2. Il est finalement interné avec Henri Boivin et Julien Cosnard au Strafgefangenlager de Rollwald à proximité de Rodgau jusqu’à sa libération le 25 mars 1945.

Rapatrié le 6 mai 1945, son passage est enregistré au centre frontalier de Hayange (Moselle) où son état de santé est jugé « moyen ».

La date de son décès est inconnue.

Sources : SHD-Caen : 21P662412 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 168 ; bddm.org ; frankfallaarchive.org

Sébastien Beuchet