AUMONT Robert, Louis, Lucien

AUMONT Robert, Louis, Lucien // Naissance : 16-4-1892 à Argentan (Orne) ; Domicile : Sées Orne () ; Repression : Déporté le 9-9-1943 à  ; 4-12-1944 à Gross-Rosen (Pologne) ; Décédé

Robert Aumont est le fils d’Edmond Aumont, journalier et de Lénaïg Margerie ménagère. Ouvrier agricole, il est domicilié au lieu-dit Les Choux à Sées avec sa femme Émilie Marais épousée en secondes noces le 17 mai 1926, et ses trois enfants.

Le 4 juillet 1943, une forteresse volante américaine B17 de retour d’une mission de bombardement de la gare de triage du Mans (Sarthe) s’écrase sur la commune de Belfonds (Orne) à quelques kilomètres de Sées. Sept hommes d’équipage réussissent à sauter en parachute et six d’entre eux sont aussitôt recueillis par des civils qui se chargent de les camoufler avant de les confier à Julien  et Julienne Cosnard  , membres du BOA. N’ayant retrouvé qu’un seul aviateur et se doutant de leur prise en charge par la Résistance, les autorités militaires allemandes font appel à la Gestapo de Rouen (Seine-Inférieure) pour mener l’enquête. Le lendemain, Robert Aumont qui n’est affilié à aucun mouvement de résistance mais a porté secours à l’un des aviateurs, est arrêté sur dénonciation à son domicile tout comme le jeune Henri Boivin .

Le 5 juillet 1943, il est interné à la caserne Bonet à Alençon (Orne) puis à la prison de Caen (Calvados) et enfin incarcéré à Fresnes (Seine) en attente de son transfert en Allemagne. Le 9 septembre 1943, il quitte la gare de l’Est à Paris dans le 37e et dernier convoi de déportés Nacht und Nebel (NN) vers le SS-Sonderlager Hinzert situé près de Trier. Sur les quatorze déportés de ce transport placés dans un wagon cellulaire accroché au train Paris-Berlin, cinq ont été arrêtés pour avoir secouru l’équipage américain du B17 tombé à Belfonds : Henri Boivin, Julien Cosnard, Roger Gaulard  et Vincent Pluta . Détenus à Hinzert jusqu’au 15 octobre 1943, ils sont ensuite transférés avec d’autres déportés Nacht und Nebel (NN) à la prison de Wittlich en détention préventive dans l’attente de leur comparution devant le tribunal allemand de Breslau en Silésie. Ils sont ensuite emprisonnés dans différents établissements pénitentiaires avant d’être dirigés à la fin de l’été 1944 aux KL de Gross Rosen, Sachsenhausen et Flossenbürg. Nous ignorons si Robert Aumont suit le même parcours. Seule certitude, il est transféré à une date inconnue au KL de Gross Rosen où son décès est enregistré le 4 décembre 1944 à 1h30.

Sources : SHD-Caen : 21P419786 ; AD 61 : 3E2-006/32 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; Bourdin G., Les 500 déportés de l’Orne, p. 40 ; Geslain C., Jidouard A., Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 168 ; bddm.org.

Sébastien Beuchet