LEROY Julienne

LEROY Julienne // Naissance : 16-9-1902 à Trans (Mayenne) ; Domicile : Belfonds-par-Sées Orne () ; Repression : Déportée le 31-1-1944 à  ;  ; Rescapé Holleischen Tchécoslovaquiee

Fille de Casimir Leroy et de Marie Thomas, tous deux cultivateurs, Julienne Leroy se marie le 2 août 1930 à Mortrée (Orne) avec Julien Cosnard . Le couple exploite l’une des fermes de la commune de Belfonds située à proximité de Sées dans l’Orne.

En mars 1943, Julienne Cosnard, mère de trois enfants, et son mari rejoignent le réseau du B.O.A sous les ordres d’Édouard Paysant  alias « Dominique Tinchebray » chargé d’organiser la réception des parachutages pour la Résistance dans le secteur de Sées.

Le 4 juillet 1943, une forteresse volante américaine B17 de retour d’une mission de bombardement de la gare de triage du Mans (Sarthe) s’écrase sur la commune de Belfonds à quelques kilomètres de Sées. Sept hommes d’équipage réussissent à sauter en parachute et six d’entre eux sont aussitôt recueillis par des civils qui se chargent de les camoufler avant de les confier aux époux Cosnard. N’ayant retrouvé qu’un seul aviateur et se doutant de leur prise en charge par la Résistance, les autorités militaires allemandes font appel à la Gestapo de Rouen pour mener l’enquête. Le lendemain, plusieurs habitants de Belfonds et de Sées dont Henri Boivin  et Robert Aumont , accusés d’avoir apporté leur aide aux parachutistes, sont arrêtés par la Feldgendarmerie. Victimes d’une dénonciation, Julien Cosnard est appréhendé à son domicile le 13 juillet quelques heures avant Robert Mouton  et Pierre Jouvensel . Julienne est interpellée à son tour le 21 juillet.

Conduite à la prison d’Alençon, elle est transférée d’abord à Rouen le 13 août 1943 avant d’être immatriculée au camp de Compiègne (mle 26 257) le 24 janvier 1944. Elle est déportée par le plus important transport de femmes en direction du camp de Ravensbrück le 31 janvier 1944. Elle y reçoit le matricule 27 363. Le 14 avril 1944, Julienne Cosnard est sélectionnée pour le Kommando d’Holleischen (mle 50 387) dans la région des Sudètes de l’ex-Tchécoslovaquie où elle travaille dans une usine de munitions.

Julienne Cosnard y est maintenue jusqu’à sa libération le 5 mai 1945 et son retour en France le 20 mai par le centre de rapatriement de Longuyon (Meurthe-et-Moselle).

Elle est décédée à Alençon le 9 octobre 1968.

Sources: Archives Arolsen ; SHD-Caen: 21P731166 ; AD 53 : 4 E 306/18 - 1893-1902 ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 168

Sébastien Beuchet, Pierre-Emmanuel Dufayel