
Photo : ONaCVG
JOUVENSEL Pierre, Jean, Émile
Né le 24 juin 1913 à Sées (Orne) ; domicilié Sées (Orne) ; déporté le 27 janvier 1944 à Buchenwald ; rescapé.
JOUVENSEL Pierre, Jean, Émile // Naissance : 24-6-1913 à Sées (Orne) ; Domicile : Sées Orne () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à ; ; Rescapé Wöbbelin Allemagne
Fils de Pierre Jouvensel et de Gabrielle Dutheil, épiciers à Sées, Pierre Jouvensel est employé comme comptable dans sa ville natale. Célibataire et prisonnier de guerre rapatrié, il réside en 1943 chez ses parents au 21 rue d’Argentré.
Le 4 juillet 1943, Pierre Jouvensel est témoin du crash d’une forteresse volante B17
sur la commune de Belfonds (Orne). Sept aviateurs réussissent à s’extraire de l’avion
en perdition et sautent en parachute. Des habitants de Sées et des environs se précipitent
au secours des parachutistes alliés et aident à les camoufler avant qu’ils ne soient
confiés aux époux Cosnard
, membres du BOA (Bureau des opérations aériennes) de Sées que Pierre Jouvensel a
rejoint en mars 1943. Dépêchés sur les lieux, les soldats allemands cantonnés à Sées
ne trouvent aucune trace des aviateurs et font appel à la Gestapo de Rouen pour mener les investigations. Le lendemain du crash, plusieurs civils dont
Henri Boivin
et Robert Aumont
sont arrêtés par la Feldgendarmerie et soupçonnés d’avoir apporté leur aide à l’ennemi. Après avoir été vraisemblablement
dénoncé, Pierre Jouvensel est à son tour interpellé le 15 juillet tout comme Robert
Mouton
la veille.
Accusé d’avoir facilité le logement et le ravitaillement des parachutistes, il est
interné à la Kommandantur de Sées puis dirigé deux jours plus tard à la caserne Valazé à Alençon (Orne). Le
14 août, il est transféré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen pour une durée de quatre
mois. Le 16 janvier 1944, Pierre Jouvensel est conduit vers le camp de transit de
Royallieu (Frontstalag122) à Compiègne dans l’Oise (mle 25 261). Le 27 janvier, il prend place dans un convoi
de 1584 déportés parti de Compiègne à destination du KL de Buchenwald. Le gendarme sagien Georges Tual
, et Édouard Paysant
, membres du BOA, arrêtés dans la même affaire, figurent parmi les détenus de ce train.
À son arrivée au camp deux jours plus tard, Pierre Jouvensel devient le matricule 44 402. Le 16 mars 1943, il fait partie d’un groupe de 250 détenus du camp de concentration envoyés directement dans un Kommando du KL de Neuengamme (mle 28 188) ; celui de Porta-Westfalica où les détenus sont employés à l’aménagement d’une galerie souterraine destinée à accueillir une unité de production aéronautique. Les déportés sont finalement évacués le 1er avril vers le camp de Wöbbelin où ils sont libérés par les troupes américaines le 2 mai 1945. Le 4 juin 1945, le passage de Pierre Jouvensel est enregistré à l’hôtel Lutetia à Paris réquisitionné pour servir de centre d’accueil des rapatriés.
Il est décédé le 18 novembre 1986 à Alençon.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P577658 ; Liste Amicale de Buchenwald ; Amicale de Neuengamme ; EC (Sées) ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; bddm.org,kz-gedenkstaette-neuengamme.de ;deces.matchid.io
Sébastien Beuchet
Mots-clés :
- 24-6-1913
- Sées, Orne
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- 15-7-1943
- Orne, Orne
- Sées, Kommandantur, Orne
- Alençon, caserne Valazé, Orne
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (25261)
- Buchenwald (44402)
- Neuengamme (28188)
- Porta Westfalica (28188)
- Wöbbelin (28188)
- 2-5-1945
- Wöbbelin, Allemagne




