RIESTRA José

RIESTRA José // Naissance : NA-NA-1897 à NA (Espagne) ; Domicile : Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois Orne () ; Repression : Exécuté le 8-7-1944 à Touquettes (Orne) ; Décédé

Nous savons très peu de choses sur José Riestra. De nationalité espagnole, il est chauffeur-routier en 1944 et domicilié à Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois. S’agit-il d’un ancien républicain espagnol ayant fui l’Espagne franquiste ? Nul ne le sait. À une date qui reste indéterminée, il entre en Résistance au sein du groupe B.O.A d'Orgères dans l’Orne sous les ordres de Roger Boudon . En juin 1944, la ferme de Roger Boudon, située au village des Forges à Orgères (Orne), devient le lieu de regroupement de maquisards et des armes parachutées sur les terrains Grêle 1 à Échauffour et Aurore à Saint-Léonard-des-Parcs dans l’Orne y sont entreposées. Le petit groupe de patriotes multiple les actions d’harcèlement contre les troupes allemandes en tendant des embuscades et en procédant à plusieurs sabotages.

Le 8 juillet 1944, Roger Boudon est réfugié avec le secrétaire de mairie de Sainte-Gauburge (Orne) Auguste Lefebvre  et José Riestra dans un bâtiment de la ferme Cottenceau située dans la forêt du Bois Manceau à Touquettes. Informés de leur présence en ces lieux grâce à la rafle opérée deux jours plus tôt à Saint-Evroult-Notre-Dame-Bois, Bernard Jardin et ses hommes secondés par des soldats allemands et des membres de la Sipo-SD, prennent d’assaut la ferme où les trois patriotes se camouflent comme le narre Ernest Morice, cultivateur dans la commune, dans un témoignage daté du 17 mars 1945 : « Le 8 juillet 1944, vers 9 heures, j'ai entendu une fusillade éclater autour des bâtiments voisins de mon habitation. Je suis sorti et j'ai aperçu les miliciens qui entouraient un bâtiment situé dans l'herbage de M. Cottenceau, mon voisin. À la troisième grenade, le bâtiment a été incendié. Je savais que dans ce bâtiment se réfugiaient Boudon d'Orgères […] et Lefebvre Auguste de Sainte-Gauburge. La fusillade a duré au moins vingt à vingt-cinq minutes, les assiégés ripostant énergiquement. La Gestapo est arrivée par la suite. Deux membres des assaillants ont dû être blessés […]. Le soir même, je me suis approché afin de voir ce qui se passait. J'ai aperçu deux cadavres. De peur que les miliciens soient encore embusqués sur les lieux, je n'avais pas approché davantage. Le lendemain matin, je suis allé sur les lieux et j'ai constaté qu'il y avait trois cadavres, c'est-à-dire ceux de Boudon et Lefebvre et celui d'un Espagnol nommé Riestra […] ». Si Lefebvre et Boudon sont abattus en tentant une sortie, José Riestra, capturé vivant, est exécuté peu après d’une balle dans la nuque.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois. Des plaques avec la mention « mort pour la France » sont apposées sur sa tombe et sur la mairie de Sainte-Gauburge et son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune.

Sources : SHD-Caen : 21P589558 ; SHD-Vincennes : 16P77962 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; R. Ruffin,.le prix de la liberté, 2004, p.146 ; memorialgenweb.org, maitron-fusilles-40-44.fr

Sébastien Beuchet