RODRIGUEZManuel

RODRIGUEZManuel // Naissance : 7-8-1919 à Puertollano (Espagne) ; Domicile : Paris Eure () ; Repression : Exécuté le 15-8-1944 à Conches (Eure) ; Décédé

Originaire de la Castille, Manuel Rodriguez est un émigré qui habitait à Paris au 79 rue des Martyrs. Il avait été requis par l’Oberbauleitungen (OBL) de Rouen, une des directions de l’Organisation Todt pour travailler probablement sur le site de l’aérodrome de Conches. Mais le site étant régulièrement bombardé par les Alliés, les désertions des travailleurs sont nombreuses et il semble que Manuel Rodriguez figure parmi ceux-là puisque depuis le 15 décembre 1943, il n’a pas repris le travail.

Sans doute recherché, il est arrêté avec un Polonais Henri Plomick  soupçonné de résistance et un autre Espagnol Francesco Naya Perillou , tous les trois logés au 22 rue du val à Conches. Deux autres habitants Georges Duval  et Lahsen El Houssine  sont aussi interpellés, sans que les origines de leurs arrestations ne soient clairement établies, dénonciation ? résistance ? réfractaire au travail ?

Quoiqu’il en soit, les cinq hommes sont emmenés sur le terrain d’aviation de Conches par des troupes SS, exécutés et jetés dans un trou de bombes.

La découverte des corps le 31 août 1944 a été rapportée par les gendarmes : « Le trou de bombe où les cadavres ont été découverts se trouve à l’extrémité nord du camp, à 300 m de la route GC N 140. Une cinquante de douilles en fer de mitraillette allemande jonche le sol à proximité du trou. Les cadavres étaient couverts d’une légère couche de terre. Quatre d’entre eux ne portaient aucune pièce d’identité. Seulement l’un d’eux avait des papiers au nom de Rodriguez Manuel. Ces cadavres portaient de nombreuses traces de balles sur tout le corps. Ils avaient la tête et la figure tuméfiées. Toutes les poches de leurs vêtements étaient retournées. »

Son nom est gravé sur la plaque commémorative dédiée aux victimes de la guerre 1939-1945 au cimetière de Conches.

Sources : SHD-Caen : 27P246 ; AD27 : 88W13, 88W28 ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 210

Françoise Passera