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SAGUIER Françoise, Marie, Suzanne

Photo : ONaCVG

SAGUIER Françoise, Marie, Suzanne

Née le 23 octobre 1926 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; domiciliée à Sées (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.

SAGUIER Françoise, Marie, Suzanne // Naissance : 23-10-1926 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; Domicile : Sées Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à  ;  ; Rescapé Sachsenhausen Allemagnee

Fille de Roger, Auguste, Alcide Saguier, mécanicien, et de Jeanne, Marie, Madeleine Lallemand Lien interne, professeur, Françoise Saguier, épouse Comte, est une jeune étudiante de 16 ans en 1943. Elle vit avec sa petite soeur Denise et son petit frère Jean-Claude au lieudit Réage des Ormeaux à Sées où son beau-père, Édouard Paysant Lien interne dirige l’entreprise familiale de travaux publics fondée par son père Édouard, Hippolyte Paysant Lien interne. La mère de Françoise Saguier est quant à elle professeure à l’école supérieure de jeunes filles d’Alençon (Orne).

Refusant la défaite et l’occupation allemande, son beau-père Édouard Paysant entre en Résistance à la fin de l’année 1941 sous le pseudonyme de « Dominique Tinchebray » en collectant des renseignements sur les troupes d’occupation puis devient chef du BOA dans l’Orne en mars 1943. Si Françoise Saguier et sa mère ne rejoignent officiellement le service Action du BOA qu’à partir de février-mars 1943, elles secondent Édouard Paysant dans ses activités clandestines : diffusion de tracts et de journaux résistants, transport d’armes, aide aux réfractaires au STO, hébergement de membres du réseau et d’aviateurs alliés abattus au-dessus de la France occupée. Françoise Saguier assure surtout la fonction d’agent de liaison au sein du réseau à l’aide de son vélo équipé d’un bidon à double fond. Elle accompagne son père chargé de l’électrification de certaines fortifications du Mur de l’Atlantique et réalise à sa demande des croquis localisés qui sont ensuite envoyés à Londres. La famille Paysant joue un rôle majeur dans le sauvetage de l’équipage de la forteresse volante B17 qui s’écrase le 4 juillet 1943 à Belfonds (Orne) près de Sées.

Cette vaste opération de sauvetage menée par le BOA de Sées entraine une enquête de la Gestapo de Rouen qui ne tarde pas, sur dénonciations, à identifier son chef : Édouard Paysant. Recherché, ce dernier quitte l’Orne et se réfugie dans la Sarthe avec sa femme et ses enfants à Assé-le-Boine. Le 15 juillet 1943, son père Édouard Hippolyte Paysant et sa belle-mère Louise Pickell Lien interne sont arrêtés à leur domicile à Alençon. Dénoncés, Jeanne Lallemand et ses trois enfants le sont à leur tour le 21 juillet 1943 en l’absence d’Édouard Paysant qui échappe au coup de filet.

Si les deux plus jeunes enfants, Denise et Jean-Claude, sont rapidement relâchés, Jeanne Lallemand et sa fille aînée Françoise sont emmenées à la caserne Valazé à Alençon. Le 13 août, elles sont dirigées à la prison du Palais de justice de Rouen. Elles y restent pendant neuf mois puis transitent par celle de Bonne-Nouvelle avant d’être emmenées au Fort de Romainville (mle 5 058) le 29 avril 1944. Le 13 mai, elles sont ramenées à la prison des Ducs à Alençon pour être confrontées à Robert Aubin Lien interne, chef départemental de l’OCM dans l’Orne, arrêté quelques mois plus tôt. Elles sont ensuite conduites à la Maison d’arrêt du Mans où elles sont violemment interrogées pendant un mois avant d’être transférées de nouveau à Alençon. Aux côtés de sa mère, Françoise Saguier est internée le 22 juillet 1944 au Fort de Romainville (mle 6 504) jusqu’à son départ le 3 août depuis la gare de l’Est dans un convoi de déportation de 64 femmes vers le camp de transit de Saarbrücken Neue Bremm. Le 12 aout 1944, Françoise Saguier est transférée au KL de Ravensbrück où elle arrive deux jours plus tard et immatriculée 54 832 ou 51 175 selon les sources. Le 25 août, elle est dirigée tout comme sa mère vers le Kommando de Gartenfeld (mle 1 366) dans lequel les détenus travaillent pour Siemens à la fabrication de câbles électriques pour les fusées V1 et V2. Le 28 mars 1945, elle est dirigée au camp de Sachsenhausen (mle 1 356) où elle est libérée par l’armée russe le 21 avril 1945. Rapatriée, elle transite le 3 juin 1945 par le centre d’accueil frontalier de Nancy.

Un an après son retour, elle reprend ses études et devient ingénieure puis dirige l’entreprise familiale avec son mari, Pierre Comte, qu’elle épouse en 1951. Elle n’aura de cesse de témoigner de l’expérience concentrationnaire auprès des jeunes générations. Elle sera la dernière présidente de l’association départementale des combattants volontaires de la Résistance (CVR) de l’Orne.

Françoise Saguier, épouse comte, est décédée le 18 janvier 2017 à Sées.

Sources : SHD-Caen : 21P668916 ; SHD-Vincennes : 16P530030 ; EC (Nancy) ; AP : témoignage de Françoise Saguier-Comte ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom

Sébastien Beuchet

Mots-clés :

Déportée
  • 23-10-1926
  • Nancy, Meurthe-et-Moselle
  • Sées, Orne
  • 21-7-1943
  • Assé-le-Boisne, Sarthe
  1. Alençon, caserne Valazé, Orne
  2. Rouen, Seine-inférieure
  3. Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (5058)
  4. Alençon, Orne
  5. le Mans, Maison d'arrêt, Sarthe
  6. Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6504)
3-8-1944, I.257
  1. Saarbrücken, Neue Bremm
  2. Ravensbrück (54832)
  3. Gartenfeld (1366)
  4. Sachsenhausen (1356)
Rescapée
  • 21-4-1945
  • Sachsenhausen, Allemagne
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