SALHANICK Rosa

SALHANICK Rosa // Naissance : 15-10-1889 à Kiev (Empire russe (Ukraine)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 6-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Issue d’une famille juive de Kiev établie dans le Marais à Paris quelques années après sa naissance, Rosa Salhanick (ou Salanick), casquettière, y épouse son compatriote Bernard Tager , tailleur, le 11 mars 1911. Mais c’est à Rouen que naît la fille du couple, Ida, le 10 juillet 1913. Rosa divorce en 1923, reprend son nom de jeune fille et reste à Rouen où vivent aussi son frère Moïse Salhanick  et sa sœur Louise Salhanick épouse Schwartz  avec leurs familles respectives. Au moment du recensement des Juifs d’octobre 1940, elle est enregistrée comme réfugiée russe et déclarée sans profession ; elle réside 82 rue de la République. Sa fille Ida, épouse Kouklia, s’est établie à Paris et échappe à la Shoah.

Lors de l’offensive de l’Allemagne nazie contre l’URSS en juin 1941, Rosa Salhanick est arrêtée à Rouen par les autorités allemandes avec dix autres Juifs considérés comme potentiels « terroristes » du simple fait qu’ils sont Russes. Seule femme parmi eux, elle est détenue quelques jours dans les geôles allemandes du Palais de justice puis finalement libérée le 11 juillet. Mais le 9 octobre 1942, elle est de nouveau arrêtée, lors de la deuxième rafle nocturne de Juifs dans l’agglomération rouennaise. Planifiée par la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale, cette rafle touche principalement des femmes étrangères et des enfants. Des inspecteurs de la police française se rendent dans la soirée au domicile de Rosa Salhanick avec l’ordre de procéder à son arrestation « avec courtoisie et vigilance afin d’éviter, le cas échéant, une tentative de suicide ». Puis ils la conduisent à 23 heures au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen, où sont regroupées les personnes arrêtées. Confinée avec les autres victimes de la rafle dans le dortoir du centre, elle y est détenue sous haute surveillance jusqu’au matin du 16 octobre, date de son transfert au camp d’internement de Drancy. C’est de là qu’elle est déportée, le 6 novembre 1942, dans le convoi no 42 à destination d’Auschwitz. Son nom est orthographié « Salanick » sur la liste du convoi. Elle est probablement gazée à son arrivée dans le centre de mise à mort.

Sa mémoire est honorée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah sous l’orthographe « Rosa Salanick ».

Sources : Mémorial de la Shoah : F/9/5660, 5726 ; AD76 : 3352W2 ; EC (Paris 4e, Rouen) ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 127-129, 195-204, 314.

Corinne Bouillot