SENDER Maurice

SENDER Maurice // Naissance : 9-11-1905 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 19-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Maurice est le fils de Jules Sender – parfois orthographié Senders comme sa famille proche – et de sa compagne Sarah Katz, tous deux Polonais originaires de l’Empire russe réfugiés en France à la fin du XIXe siècle. Encore de nationalité russe en 1921, lui-même devient Français, probablement à sa majorité. En octobre 1940, au moment du recensement des Juifs, Maurice Sender est toujours célibataire et vit chez ses parents au 42 rue de Caudebec à Elbeuf (actuelle rue Charles de Gaulle). Il travaille avec son père comme marchand ambulant jusqu’à ce que le commerce de celui-ci soit liquidé dans le cadre de l’« aryanisation » des entreprises juives. Sa jeune sœur Anna  vit elle aussi au domicile familial, tandis que leur frère Joseph né en 1910 est prisonnier de guerre.

Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, lors de la rafle de 77 hommes juifs de 18 à 54 ans dans la région de Rouen, décidée et organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale, Maurice est arrêté au domicile de ses parents par la gendarmerie française. Il partage le sort de quatre autres Elbeuviens, dont son cousin Simon Senders . Comme lui, il est interné plusieurs jours à la prison de Rouen, secteur allemand, avant d’être transféré le 12 mai au camp de Drancy. Tous deux sont déportés le 22 juin 1942 dans le convoi no 3 à destination d’Auschwitz, où ils sont sélectionnés pour le travail forcé sous deux matricules qui se suivent (41125 pour Maurice). Assassiné le 16 juillet 1942, selon les registres des décès d’Auschwitz, Maurice ne survit que trois jours à son cousin. À l’état civil français, il est déclaré décédé le 19 juillet 1942. Après la guerre, un dossier est déposé pour le faire reconnaître aussi comme résistant, mais ce statut ne lui est pas accordé car une activité correspondante n’est pas attestée.

La sœur de Maurice, Anna, est elle aussi déportée sans retour quelques mois plus tard, alors que leurs deux parents, handicapés, sont hospitalisés et survivent à la guerre.

Le nom de Maurice Sendesr figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf.

Sources : Archives Musée Auschwitz ; SHD-Vincennes : 16P 544 640 ; SHD-Caen : 21P 538 285 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 4M2306 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Elbeuf) ; D. Chauvel, « Les Juifs elbeuviens déportés », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 21, 1994, p. 20.

Corinne Bouillot