KAC Chana

KAC Chana // Naissance : NA-NA-1904 à Wielun (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Originaire d’une région polonaise rattachée au moment de sa naissance à l’Empire russe, Chana Kac s’installe en France au début des années 1920. Le 17 décembre 1934, elle épouse à Elbeuf Simon Senders , qui y est né et y exerce la profession de pâtissier ambulant. Elle devient ainsi Française par mariage. Tous deux ont un enfant, Serge  né le 29 avril 1936. En octobre 1940, au moment du recensement des Juifs, Chana réside avec son mari et son fils 44 rue de Caudebec (actuelle rue du Général de Gaulle) et exerce, elle aussi, la profession de pâtissière. En février 1941, elle demande son immatriculation au registre du commerce pour vente ambulante de pâtisseries et de bonneterie, mais la législation antisémite lui interdit bientôt de poursuivre son activité de commerçante.

Son mari Simon est arrêté en mai 1942 lors de la rafle des hommes dans la région de Rouen. Quelques mois plus tard, c’est à son tour d’être arrêtée avec son fils Serge à son domicile par la police française, lors de la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure des 15-17 janvier 1943, décidée et organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, elle est conduite, comme les autres Juifs arrêtés dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf, au centre de regroupement et d’internement de la rue Poisson à Rouen. Elle y retrouve d’autres membres de la grande famille Sender(s), notamment sa belle-sœur Germaine  avec son fils Jean , avant d’être acheminée vers le camp d’internement de Drancy. Déportée avec le petit Serge dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à destination d’Auschwitz, elle y est probablement gazée à son arrivée, le 18 février 1943 selon la date présumée que l’administration retient pour son décès.

Son mari ne survit pas lui non plus à sa déportation.

Le nom de « Mme Sender née Anna Rac » (sic), figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf mais c’est sous le nom de Chana Senders que sa mémoire est honorée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P 538 288 ; AD76 : 3352W2, 4293W197 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Elbeuf) ; D. Chauvel, « Les Juifs elbeuviens déportés », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 21, 1994, p. 20 ; memorialdelashoah.or

Corinne Bouillot