SENDERS Serge

SENDERS Serge // Naissance : 29-4-1936 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 13-2-1943 à  ;  ; Assassiné

Serge est le fils de Simon Senders , de nationalité française, et de son épouse Chana née Kac , originaire de Pologne et devenue Française à son mariage. Il grandit à Elbeuf et réside avec ses parents, pâtissiers ambulants, au 44 rue de Caudebec (actuelle rue Charles de Gaulle). Recensé comme Juif en octobre 1940, le petit garçon voit son destin s’assombrir lorsque la législation antisémite interdit en 1941 à ses parents d’exercer leur activité de commerçants, et plus encore quand son père est arrêté en mai 1942, lors de la première rafle dans la région de Rouen.

Resté seul avec sa mère, Serge est arrêté avec elle quelques mois plus tard, dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, lors de la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure. Décidée et organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris avec l’aide de la Sipo-SD et opérée par la police française, la rafle touche désormais tous les Juifs, et parmi eux 35 enfants dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf. Conduit cette nuit-là avec sa mère au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen où sont regroupées et internées les personnes arrêtées, il y retrouve sa grand-mère paternelle Fanny Batakès , ainsi que sa tante Germaine  et son cousin Jean , qui a presque le même âge que lui. Après quelques heures, ils sont transférés au camp d’internement de Drancy. Serge voit partir sa grand-mère par le convoi no 47 du 11 février 1943, tandis que lui est déporté deux jours plus tard avec sa mère dans le convoi no 48 à destination d’Auschwitz. Âgé de moins de sept ans, il est très probablement gazé à son arrivée, le 18 février 1943 selon la date retenue par l’administration.

Ses parents, Simon et Chana, ne reviennent pas eux non plus de déportation.

Le nom de Serge Sender(s) figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf, celui de Serge Senders sur le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 538 291 ; AD76 : 3352W2 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Elbeuf) ; D. Chauvel, « Les Juifs elbeuviens déportés », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 21, 1994, p. 20 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 220 ; memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot