SLIWKA Isaac, dit Jacques

SLIWKA Isaac, dit Jacques // Naissance : 29-5-1929 à Varsovie (Pologne) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 29-7-1942 à  ;  ; Assassiné

C’est comme écolier et sous le prénom de Jacques que le jeune Isaac, né en Pologne de parents qui ont émigré en France, apparaît sur la liste du convoi no 12 qui, le 29 juillet 1942, emmène un millier de Juifs du camp de transit de Drancy vers Auschwitz. Il est alors domicilié à Boursonne dans l’Oise, mais c’est au Havre que son père ouvrier Aron  et sa mère Sara  ont décidé de s’installer une dizaine d’années auparavant, avant d’être évacués en 1941 vers ce petit village de Picardie. Certaines sources disent Jacques de nationalité française par déclaration de son père, mais selon d’autres, il est encore Polonais durant l’Occupation.

Déjà recensé comme Juif par la sous-préfecture du Havre, il figure sur un « état nominatif des familles juives en résidence à Boursonne » dressé le 21 juin 1942 par le maire de la commune et « transmis à M. le sous-préfet de Senlis pour lui permettre de tenir à jour la liste des Juifs actuellement domiciliés dans le département ». Ce fichage facilite, moins d’un mois plus tard, l’arrestation de Juifs étrangers de l’Oise, décidée dans le cadre de l’opération « Vent printanier » qui a notamment abouti à la rafle du Vel d’Hiv. C’est la gendarmerie française qui, le 20 juillet 1942, est chargée, sur ordre de la Sipo-SD relayé par le préfet régional, de l’arrestation de 13 Juifs de l’arrondissement de Senlis et de leur transfert sous escorte au centre de transit de Laon (Aisne), puis à Drancy où ils arrivent le 21. Jacques est la plus jeune des victimes de cette opération régionale qui frappe aussi ses parents et sa sœur aînée Suzanne , alors que ses sœurs cadettes Jacqueline  et Madeleine , Françaises, sont arrêtées et déportées ultérieurement.

Le nom de ce jeune garçon de 13 ans assassiné parce que Juif dans le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau n’a pas été oublié sur le monument Résistance et Déportation du Havre. À Paris, il figure sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : AN/CDJC : F/9/5747 ; SHD-Caen : 21P 736 016 ; AD76 : 22WZ27866 ; AD60 : 371W1787, 121W13/1, 121W14/1, 76W149, 76W150 ; Mercier, F. : « Formerie, des Juifs en sursis. L’opération ‘vent printanier’ dans l’Oise », in L’Oise dans la Seconde Guerre mondiale, p. 59, 62-63, 69.

Corinne Bouillot