SLIWKA Aron

SLIWKA Aron // Naissance : 13-1-1903 à Varsovie (Pologne) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 29-7-1942 à  ;  ; Assassiné

Aron Sliwka est de nationalité polonaise à son arrivée en France en octobre 1929. Après avoir exercé diverses activités professionnelles à Dieppe (Seine-Inférieure) et à Paris (Seine), il s’installe au Havre où il a trouvé en septembre 1930 un emploi durable d’étuviste à la Compagnie Électro-Mécanique. Il parvient à y faire venir sa famille, qui se compose alors de son épouse Sara née Kourtzmann  et de ses jeunes enfants nés en Pologne, Szejndla (Suzanne)  et Isaac (Jacques) . Dans la cité portuaire, Aron devient père de deux autres filles, Slata (Jacqueline)  et Macha (Madeleine) , qu’il fait reconnaître comme Françaises par déclaration en 1935. Il échappe ainsi à une mesure d’expulsion prononcée cette année-là à son encontre.

En mai 1940, il tente de s’engager dans la Légion étrangère mais il est jugé inapte. Quelques mois après le début de l’Occupation, les Sliwka sont recensés comme Juifs au Havre à leur adresse du 5 rue des Raffineries. Mais c’est dans l’Oise, où ils sont réfugiés ou évacués depuis la fin de l’année 1941, qu’ils sont arrêtés. Sara est partie la première avec les enfants et Aron l’a rejointe en décembre dans la petite commune de Boursonne, où il travaille comme bûcheron. La famille a élu domicile à une adresse enregistrée sous le nom de « Villa Maxence ». Contraints de porter l’étoile jaune à partir de juin 1942, Aron, son épouse et ses deux aînés sont victimes de la première rafle de Juifs étrangers ordonnée par la Sipo-SD de Picardie dans le sillage de celle du Vel d’Hiv. Le 20 juillet 1942, la gendarmerie française vient les chercher à Boursonne, avec Eleazar Golcman  qu’ils hébergeaient, en vue de leur transfert à Laon (Aisne) puis de leur internement au camp de Drancy le lendemain. Comme Sara, Suzanne et Jacques, Aron Sliwka est déporté dans le convoi no 12 du 29 juillet 1942 qui emmène un millier de Juifs vers Auschwitz. Il y est assassiné.

Son nom est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris et sur le mémorial Résistance et Déportation du Havre (« Robert Schlivka »).

Sources : AN/Mémorial de la Shoah : F/9/5730 ; AD76 : 22WZ27866 ; AD60 : 371W1787, 121W13/1, 121W14/1, 76W149, 76W150 ; Mercier, F. : « Formerie, des Juifs en sursis. L’opération ‘vent printanier’ dans l’Oise », in L’Oise dans la Seconde Guerre mondiale, p. 59, 62-63, 69 ; nutrisco-patrimoine.lehavre.fr.

Corinne Bouillot