SLIWKA Szejndla, dite Suzanne

SLIWKA Szejndla, dite Suzanne // Naissance : 21-11-1926 à Varsovie (Pologne) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 29-7-1942 à  ;  ; Assassinée

La jeune Szejnda, fille d’Aron  et de Sara Sliwka , un couple de Juifs polonais, a été déportée sous son prénom d’usage en France, Suzanne. Elle est enregistrée sur la liste du convoi comme « sans profession ». Une incertitude demeure sur son lieu de naissance en Pologne, divergent selon les sources. Comme ses parents et son frère Isaac (Jacques) , elle est de nationalité polonaise quand elle arrive en France à l’âge de quatre ans et demi. Elle vit d’abord avec sa famille au Havre, où son père est ouvrier d’usine et où elle réside en dernier lieu 5 rue des Raffineries. Elle a aussi deux sœurs cadettes, Jacqueline  et Madeleine  nées dans la cité portuaire. Mais c’est à Boursonne (Oise), où elle est installée avec sa mère depuis octobre 1941, qu’elle dépose sa première demande de carte d’identité d’étrangère, à l’âge de 15 ans. Il semble que la déclaration souscrite par son père en 1935 pour la faire reconnaître comme Française n’ait pas été reconnue par l’administration.

Fichée comme Juive au Havre puis à Boursonne, elle doit porter l’étoile jaune à partir de juin 1942. Peu après, son nom apparaît, comme celui de ses parents et de son frère, sur les listes de Juifs étrangers qui doivent être arrêtés dans le département de l’Oise pour grossir les rangs des personnes appréhendées lors de la rafle du Vel d’Hiv. C’est la gendarmerie française qui, sur ordre de la SS relayé par la préfecture régionale, procède le 20 juillet 1942 à l’arrestation des Sliwka à Boursonne, avant de les conduire sous escorte à Laon (Aisne). De là, Suzanne est amenée le lendemain à Drancy, en vue de sa déportation à Auschwitz par le convoi no 12 du 29 juillet 1942. Elle y est assassinée comme ses parents et son frère Jacques, mais aussi comme ses jeunes sœurs arrêtées en 1944.

Le nom de « Suzanne Schlivka » est gravé sur le Mémorial Résistance et Déportation du Havre. Cette jeune fille de moins de 16 ans n’a pas non plus été oubliée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN/Mémorial de la Shoah : F/9/5730 ; SHD-Caen : 21P 736 017 ; AD76 : 22WZ27866 ; AD60 : 371W1787, 121W13/1, 121W14/1, 76W149, 76W150 ; Mercier, F. : « Formerie, des Juifs en sursis. L’opération ‘vent printanier’ dans l’Oise », in L’Oise dans la Seconde Guerre mondiale, p. 59, 62-63, 69.

Corinne Bouillot