
SORTEMBOC René, Joseph, Marcel
Né le 29 octobre 1923 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure) ; domicilié à Cléon (Seine-Inférieure) ; exécuté le 4 août 1944 à Épaignes (Eure).
SORTEMBOC René, Joseph, Marcel // Naissance : 29-10-1923 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Cléon Seine-Inférieure () ; Repression : Exécuté le 4-8-1944 à Epaignes (Eure) ; Décédé
D’origine modeste – son père René est terrassier et sa mère Augustine Fourmy est ménagère
–René Sortemboc est ouvrier agricole dans la petite commune de Cléon, située dans
une boucle de la Seine, à côté de Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Depuis décembre 1942, il
est un membre actif de la Résistance. Sans doute menacé par le Service du Travail
obligatoire, le jeune homme rejoint le maquis Surcouf en août 1943. Connu sous le
surnom de « Pélican », il est chef de groupe à Pont-Audemer et, le 3 août 1944, il
avait rejoint avec ses camarades Jean Ribault
et Kléber Mercier
, une petite maison discrète, proche de la ferme d’Étienne Bréval à Épaignes, située
à une soixante de kilomètres de son domicile. C’est là qu’ils s’étaient donnés rendez-vous
avec deux jeunes femmes, Raymonde Mulet et « Mireille », agents de liaison, chargées
de transmettre quelque ordre de mission du chef du maquis Surcouf, Robert Leblanc.
Cependant, l’agent double, Georgius connaît les lieux et, dans l’espoir d’y prendre le chef du maquis, il suggère à l’inspecteur Alie d’intervenir. Tôt le matin du 4 août, une troupe de soldats allemands bien armés encerclent la ferme. Il s’agit de la Gestapo d’Évreux commandée par le capitaine Otto Nördling assisté de l’inspecteur de police Alie et de la Feldgendarmerie de Bernay (Eure).
Sortis de la maison, les deux femmes sont mises sous bonne garde pendant que les hommes résistent à la torture. Emmenés dans un champ plus loin, aux Mares Fleuries, Raymonde Mullet se souvient que Jean Ribault est le premier exécuté puis : « À peu de temps d’intervalle, j’entendis encore une, deux, trois détonations. Qui tuait-on ? Pélican, Raspail, l’inconnu et maintenant à qui le tour ? »
De fait, un autre homme n’appartenant pas au groupe des résistants a été amené sur les lieux et passé par les armes. Son identité n’est toujours pas connue. Raymonde est incarcérée et dirigée vers une prison parisienne. Elle est libérée le 25 août.
Une stèle inaugurée le 4 août 1946 rappelle les événements : « Ici le 4 août 1944, Jean Ribault dit Jean L’abbé, Kleber Mercier dit Raspail, René Sortemboc dit Pélican et un inconnu patriotes maquisards luttant pour la liberté et l’idéal humain sont tombés victimes martyrisés de la barbarie nazie ». À Cléon, on se souvient du jeune résistant – il n’avait pas vingt ans – dont le nom est gravé sur le monument aux morts et a été donné à une rue de la ville.
Sources : SHD-Caen : 21P540141, 21P156251 ; AD76 : 4979W1 ; EC (Saint-Aubin-lès-Elbeuf) ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 162-164 ; monumentsmorts.univ-lille.fr
Françoise Passera
Mots-clés :
- 29-10-1923
- Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Seine-Inférieure
- Cléon, Seine-Inférieure
- Epaignes, Eure
- 4-8-1944
- Epaignes, Eure
- 4-8-1944
- Epaignes, Eure




