SOULARD Emilienne, Denise, Pascaline

SOULARD Emilienne, Denise, Pascaline // Naissance : 20-4-1924 à Ponts-sous-Avranches  (Manche) ; Domicile : Ponts-sous-Avranches  Manche () ; Repression : Déportée le 21-7-1943 à  ;  ; Rescapé Darmstadt Allemagnee

Fille de cultivateur, d’une famille de 10 enfants, Emilienne Soulard est serveuse au bar de l’Univers à Avranches. Elle fait partie de ces premiers résistants auteurs d’actes de résistance isolés. Alors qu’elle a à peine 16 ans, elle sectionne au début de l’année 1941, et ce à plusieurs reprises, des câbles de communication allemands à Ponts, près d’Avranches. Elle est arrêtée par la Feldgendarmerie et par la police française le 14 février 1941 à son domicile. Emprisonnée à Saint-Lô, elle y fait la connaissance d’un autre jeune résistant, Robert Laruelle , arrêté pour avoir tenté, sous la conduite de Jean Dorange  et de Pierre Devouassoud , de rejoindre les Forces françaises libres en Angleterre (groupe du Buhara).

Le 18 mars 1941, Emilienne Soulard est condamnée par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 722 à cinq ans de bagne pour « détérioration des moyens de défense » de l’armée allemande. Transférée le 8 avril 1941 à la maison d’arrêt de Caen, le hasard fait qu’elle est incarcérée dans la même cellule qu’Arthémise Devouassoud, mère de Pierre Devouassoud , ayant financé en partie l’achat du Buhara. L’amitié qui se noue là entre cette femme de 55 ans, qui ignore encore que la demande de grâce de son fils a été rejetée, et cette jeune fille de 17 ans sera indéfectible. Transférée le 15 septembre 1942 à la prison des Hauts-Clos à Troyes, comme Arthémise Devouassoud, elle est ensuite déportée le 21 juillet 1943 en Allemagne.

Emilienne Soulard est incarcérée à la prison de Freiburg du 22 au 29 juillet 1943, puis à Gotteszell du 29 juillet au 20 août 1943, Frankfurt/Main du 20 août au 5 septembre 1943. À cette date, elle rejoint le camp de Flussbach. De là, elle est affectée au commando de Gerolstein où elle effectue des travaux d’embouteillage et de chargement de limonade en direction du front russe. Elle est ensuite transférée à la prison de Mainz où elle est enfermée du 15 septembre 1943 au 7 avril 1944, puis à celle de Darmstadt d’où elle est délivrée le 9 avril 1945 par les troupes américaines. Elle est rapatriée le 15 avril 1945. Un an après son retour, elle épouse Robert Laruelle  le 29 mai 1946 à Ponts.

Aucune mention de décès ne figure à ce jour en marge de son acte de naissance.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P586636 ; SHD-Vincennes : 16P554080 ; MRD-Besançon : fonds G. Tillion ; EC (Ponts) ; Debon A. et Pinson L., La Résistance dans le bocage normand, p. 33

Isabelle Neuschwander