
Photo : ONaCVG
THOMAS Jean, Adrien, Maurice
Né le 25 mars 1920 à Louviers (Eure) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 2 juillet 1943 vers Dachau ; rescapé.
THOMAS Jean, Adrien, Maurice // Naissance : 25-3-1920 à Louviers (Eure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 2-7-1944 à ; ; Rescapé Dachau Allemagne
Jean Thomas naît dans une famille bourgeoise le 25 mars 1920 à Louviers (Eure) chez son grand-père, ingénieur des Ponts, chevalier de la légion d’honneur, domicilié rue Saint-Germain. Son père, Gaston Thomas ans est fondé de pouvoirs de tissage mécanique, et sa mère Marie Madeleine Quérité est mère au foyer. Le couple demeure rue du Contrat social à Rouen mais, à la veille de la guerre, Jean Thomas a quitté le cocon familial pour s’installer 30 rue Saint-Maur puis à Paris.
Engagé la 5e DIM, Jean Thomas est fait prisonnier et envoyé au stalag VIIIC d’où il s’évade. Après
deux tentatives d’évasion, mis en congé de captivité comme bûcheron, il rentre en
France … pour devenir l’un des chefs de la résistance normande. De fait, le jeune
homme entre en résistance dès juillet 1942, sous le pseudonyme de « Jacques Thévenin »
dans le réseau Comète, un réseau belge et français de sauvetage de soldats alliés,
du 14 juillet au 31 décembre 1942. Menacé d’arrestation, il travaille pour le réseau
Charrette qui recrute d’anciens prisonniers de guerre revenus de captivité. Il entre
aussi dans plusieurs mouvements, celui de Résistance auquel il a adhéré en juillet
1942 et au mouvement MNPGD (Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et Déportés)
depuis mars 1943. Au fil du temps, Jean Thomas monte en grade, comme inspecteur général
pour la zone occupée du MNPDG puis chef régional pour la Normandie, il fournit des
renseignements militaires et politiques de la plus haute importance. Il a aussi à
son actif l’organisation de maquis et de corps francs en liaison avec l’ORA et la
création d’un service spécial pour les prisonniers de guerre évadés auxquels il fournit
des faux papiers. Le résistant est arrêté par la Gestapo française le 18 avril à Paris, rue Montmartre, tombé dans une souricière alors qu’il
se rendait chez un camarade de son réseau, pour y prendre un lot de faux papiers destinés
à la région. Infiltré par un inspecteur de police, le réseau subit un coup dur : plusieurs
personnes sont arrêtées et déportées. Enfermé à Fresnes, il est ensuite dirigé vers
le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 42 806) où il retrouve de nombreux
Rouennais résistants : Raoul Leprettre
de Libé Nord, Francis Fagot
de l’OCM, Edmond Mahieu
de l’ORA de l’Eure etc. Il part le 2 juillet, dans le convoi terriblement meurtrier
: « beaucoup périssent étouffés, d’autres perdent la raison ». « Le train de la mort » se
dirige vers Dachau où il arrive le 5 dans l’après-midi. Sous le matricule 77 675,
les autorités allemandes l’affectent au Kommando Neckargerach du KL Natzwiller où il parvient le 24 juillet puis à celui de Vaihingen dépendant aussi
de Natzweiler, de décembre 1944 à avril 1945. Il retourne finalement le 6 avril 1945
à Dachau « très fréquemment arrêtés par les attaques systématiques de l’aviation sur
tous les trains… Nous avons horriblement faim ». Le 29 avril, les soldats de la 42
DI US libèrent le camp : « instantanément, le camp se couvre de drapeaux de toute
nationalité. Par quel mystère ? ».
En 1995, Jean Thomas rapporte la guerre, la résistance et la déportation dans un livre de souvenir : Jusqu’au doux petit ruisseau. Il décède le 4 octobre 2017, près de Rouen, à Bois-Guillaume après une carrière militaire.
Sources : SHD-Caen : 21P682276, ; J. Thomas, Jusqu’au doux petit ruisseau, 1995, 256 p. (2015), Paris-Normandie, 10.10.2017 ; havrais-en-resistance.fr, deces.matchid.io
Bernard Bodinier
Mots-clés :
- 25-3-1920
- Louviers, Eure
- Rouen, Seine-Inférieure
- 18-4-1944
- Paris, Seine
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- Compiègne, Royallieu, Oise (42806)
- Dachau (77675)
- Neckargerach
- Vaihingen
- Dachau
- 29-4-1945
- Dachau, Allemagne




