BLUMEN Bernard, Bercu

BLUMEN Bernard, Bercu // Naissance : 20-8-1902 à Odobesti (Roumanie) ; Domicile : Dampierre-en-Bray Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-11-1942 à  ;  ; Assassiné

Lorsqu’il s’installe en mars 1932 à Dampierre-en-Bray, Bercu Blumen, Roumain, réside depuis plus de cinq ans en France. Il y est venu pour poursuivre ses études de médecine, à Nancy (Meurthe-et-Moselle) puis à Paris. Son diplôme obtenu en mai 1931, il ouvre un cabinet dans le village en 1932. La même année, en septembre, il épouse sa parente Sylvia Blumen . Le couple a deux fils, Gérard né en 1935 et Jacques  né en 1939. Jouissant d’une excellente réputation, Bercu Blumen, appelé aussi Bernard, est considéré par l’administration comme « complètement assimilé à la population française ». Mais si ses enfants sont devenus Français sur sa déclaration, lui-même n’obtient pas la nationalité française qu’il a sollicitée en 1938 puis en avril 1940.

Pendant la guerre, il est engagé volontaire, incorporé en mars 1940 dans la 3e section d’infirmiers militaires de Rouen et stationné à Deauville (Seine-Inférieure). Après sa démobilisation, il reprend ses activités de médecin de campagne et de l’assistance publique à Dampierre. Mais il est Juif et subit bientôt la politique antisémite des occupants nazis et du régime de Vichy. En 1941, il est interdit d’exercice et on retire à ses fils leur nationalité française.

Lors de la rafle d’octobre 1942, planifiée par la Gestapo de Paris pour toute la zone occupée, dont Rouen et sa région, Bernard Blumen est arrêté à son domicile dans la journée du 9 avec son épouse et son plus jeune fils par la gendarmerie de Gournay-en-Bray (Seine-Inférieure). Il sauve son fils aîné Gérard, en pension à Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure), en déclarant qu’il est dans le midi pour raisons de santé et qu’il ignore son adresse. Après s’être fait remettre les clés de la maison des Blumen, les gendarmes conduisent Bernard, Sylvia et Jacques au centre de regroupement de la rue Poisson à Rouen, où ils arrivent à 20h30. Ils y restent sous surveillance stricte jusqu’au 16 octobre, date à laquelle ils sont transférés à Drancy. Tous trois sont déportés par le convoi no 42 du 6 novembre 1942 à Auschwitz, où ils sont assassinés.

Le nom de Bernard Blumen est inscrit sur le monument aux morts de Dampierre-en-Bray et sur une plaque commémorative apposée en 2012 à son ancienne adresse. C’est le nom de Bercu Blumen qui est inscrit sur le Mur des Noms à Paris.

Sources : Mémorial de la Shoah : F/9/5682 ; SHD-Caen : 21P 427 217 ; AD76 : 3352W2, 22WZ11625 ; EC (Paris) ; AP (Blumen).

Corinne Bouillot