VALLÉE Marius, Charlemagne

VALLÉE Marius, Charlemagne // Naissance : 5-4-1898 à Torcy-le-Grand (Seine-Inférieure) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 26-9-1943 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Fils de journaliers, Marie Pochon et Louis Vallée, Marius Vallée exerce la profession d’ouvrier boulanger à l’âge adulte, lorsqu’il est incorporé à l’armée française, par anticipation en avril 1917. Blessé en avril 1918, le jeune homme est démobilisé en mai 1920, et décide de changer de métier. Les Chemins de Fer de l’Etat le recrute comme aide-chaudronnier aux Ateliers de Quatre-Mares à Sotteville-lès-Rouen en 1924, un an après qu’il ait épousé Marie Hache. Quelques années plus tard, le couple emménage au 159 rue de Paris, à Sotteville.

Très vite, il s’engage en politique au sein Parti Communiste dont il est un membre actif à Sotteville mais aussi au Syndicat (CGTU). Il aurait aussi animé la cellule du Parti à Saint-Etienne-du-Rouvray. Dès 1940, le commissaire de police de Sotteville le repère comme « un des principaux meneurs au sein des Ateliers et préconise son internement administratif. En octobre 1940, il participe à la fondation des Comités populaires à Quatre-Mares, avec Gustave Pimont[4349_pimont-gustave],emilebilloquet  et Gérard Marti . Le mois suivant, son domicile est perquisitionné, la police découvre des chants patriotiques du Parti et une photo de Paul Vaillant-Couturier sur le buffet. Finalement, Marius Vallée est arrêté à son domicile le 25 octobre 1941 par la police française, vraisemblablement dans le cadre de la rafle des militants communistes de Seine-Inférieure en représailles du sabotage de la voie ferrée entre Rouen et le Havre du 19 octobre. Le militant est transféré au camp allemand de Compiègne (mle 2 035) puis déporté au camp de concentration d’Auschwitz (mle 46 167) le 6 juillet 1942, dans le convoi d’otages composé d’un millier de militants communistes et de syndicalistes CGT et d’une cinquantaine de juifs. Blessé au pied lors d’un travail forcé, il aurait été amputé et est admis au Revier. Il meurt à Auschwitz le 26 septembre 1943.

Son nom figure sur le monument aux morts des Ateliers de Quatre-Mares et sur celui du hall de la gare de Rouen-Rive-Droite. Deux rues portent son nom, à Saint-Étienne-du-Rouvray et à Sotteville-lès-Rouen. Il est également honoré sur le monument commémoratif du Parti communiste français, situé au n°33 place du Général de Gaulle à Rouen.

Sources : SHD-Caen : 21P546193 ; Fontaine T. (dir.), Livre mémorial des Cheminots Victimes de la Répression, p.1452 ; deportes-politiques-auschwitz.fr

Catherine Voranger