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VIEL Simone, Denise

Photo : ONaCVG

VIEL Simone, Denise

Née le 28 mai 1920 à Saint-Calais (Sarthe) ; domiciliée à Paris et à La Ferté-Macé (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.

VIEL Simone, Denise // Naissance : 28-5-1920 à Saint-Calais (Sarthe) ; Domicile : La Ferté-Macé Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à  ;  ; Rescapé NA NAe

Simone est née dans une famille d’instituteurs, métiers qu’exercent sa mère Marcelle Gautier Lien interne et son père, Almire Viel, instituteur originaire de Sarthe. La famille arrive dans l’Orne lorsqu’Almire Viel est nommé professeur à l’École primaire supérieure de La Ferté-Macé et habite avenue des Sorbiers. Simone vit de fait dans une famille engagée dans le monde associatif, l’amenant à adhérer avec ses parents au comité Amsterdam-Pleyel, destiné à lutter contre le fascisme en 1936. Lors de l’entrée de la France en guerre, elle est étudiante en chimie à l’École normale au lycée Chaptal puis à la Sorbonne, domiciliée 41, rue Caulaincourt dans le 18e arrondissement de Paris. Elle passe alors les épreuves d'infirmière auxiliaire de la Croix Rouge française. Au début de l’Occupation, elle participe à la manifestation à l’Arc de Triomphe du 11 novembre 1940. Elle distribue par la suite des tracts et journaux clandestins ainsi que des faux papiers destinés à des Juifs.

Rentrée en Normandie, elle s’engage aux côtés de son père dit Maxime, chef d’un groupe OCM de La Ferté Macé. Elle collecte des cartes d’alimentation, surveille les unités allemandes cantonnées en forêt d’Andaine, aide à la confection de faux papiers pour les aviateurs américains cachés suite à la chute de leur bombardier à la Coulonche (Orne). Agent de liaison sous le pseudo « Verger », Simone participe dans le cadre de l’exécution du plan Tortue à la constitution d’un dépôt d’armes et à la mise en place d’un maquis dans une ferme abandonnée à l’orée de la forêt de Monnaye, à trois kilomètres du bourg de Lignières-la-Doucelle (Mayenne). Le groupe se constitue à partir du 3 juin 1944 avec une quarantaine d’hommes venant de Mayenne et d’Ille-et-Vilaine dont des évadés de la prison de Vitré. Après une attaque des maquisards contre un camion de la Wehrmacht, le maquis est encerclé. Simone participe aux combats :

« Le 13 juin 1944, après le repas de midi, « Maxime» (mon père Almire Viel), « Marsouin » (André Mazeline), « André » (Albert Rave) attendent en vain « Gérard » (Daniel Desmeulles Lien interne ), chef départemental de l'AS de l'Orne qui venait inspecter notre maquis. En effet, prisonnier dans l'école de Lignières, où il était venu demander notre position exacte, Gérard était alors transféré par la Gestapo à la prison d'Alençon. Maxime, après avoir confié le commandement du maquis en son absence à André, part avec Marsouin et Georges (Rodrigues) peu de temps avant l'attaque. […] bientôt les coups fusent de toute part. Rave dirige la défense pendant plus de deux heures, puis il ordonne le repli. »

Mais il est trop tard, si une trentaine de maquisards s’échappent, « je suis faite prisonnière et poussée vers quelques camarades déjà désarmés. » Alors que sept de ses camarades sont exécutés, elle est emmenée avec entre autres le docteur Jacques Planchais Lien interne à la prison d’Alençon au Château des Ducs. « Recherchée sous mon vrai nom, j'ai pu donner comme identité Simone Verger et c'est ainsi que, par la suite, j'ai pu ne pas quitter ma mère, Marcelle Viel, arrêtée le 13 juin 1944 à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe) et que je l'ai retrouvée en prison comme en camp de concentration et en Kommando car nos noms étaient proches sur les listes alphabétiques des SS. » Elle est en effet envoyée au fort de Romainville (mle 6 506) le 22 juillet 1944 puis déportée depuis la gare de l’Est le 3 août 1944 vers le camp de Neue Bremm de Saarbrücken. Elle arrive au camp de Ravensbrück le 24 août 1944 (mle 51 443) et transférée le lendemain au Kommando de Gartenfeld. Simone Viel se retrouve au camp de Sachsenhausen le 28 mars 1945. Elle est libérée le 1er mai 1945 par les troupes russes près de Pritzwalk. Elle revient en France en passant par le centre d’accueil frontalier de Lille le 14 mai 1945.

Devenue après-guerre professeur d’école normale, elle se marie le 23 septembre 1947 avec Louis Puech et décède le 2 juin 2003 à Valence dans la Drôme.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P651855 ; SHD-Vincennes : 16P593455 ; EC (Saint-Calais) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 84 ; témoignage du 7 septembre 1968 issu du livre de l’Association pour le Mémorial de la déportation, Femmes engagées : les Mayennaises de l’ombre 1939-1945 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, CD-Rom ; leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr

Catherine Duguépéroux

Mots-clés :

Déportée
  • 28-5-1920
  • Saint-Calais, Sarthe
  • La Ferté-Macé, Orne
  • 13-6-1944
  • Lignières-la-Doucelle, Mayenne
  1. Alençon, Orne
  2. Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6506)
3-8-1944, I.257
  1. Saarbrücken, Neue Bremm
  2. Ravensbrück (51443)
  3. Gartenfeld (1465)
  4. Sachsenhausen (1465)
Rescapée
  • 1-5-1945
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