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DESMEULLES Daniel, Louis, Henri

Photo : AD 61 :40Fi26

DESMEULLES Daniel, Louis, Henri

Né le 24 octobre 1911 à Lisieux (Calvados) ; domicilié à Alençon (Orne) ; déporté le 15 août 1944 à Buchenwald ; décédé le 12 mai 1945 à Bergen-Belsen.

DESMEULLES Daniel, Louis, Henri // Naissance : 24-10-1911 à Lisieux (Calvados) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ; 12-5-1945 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; Décédé

Daniel Desmeulles naît au domicile familial au 105, Grande Rue à Lisieux où ses parents, Désiré, Alexandre Desmeulles et Mathilde, Élise Dauphy, tiennent un commerce de nouveautés. Élève brillant, Daniel Desmeulles poursuit des études en droit, en lettres et en histoire et devient professeur. Le 12 août 1935 à Alençon, il épouse Paule, Suzanne Marie et quatre enfants naitront de leur union. Après avoir été nommé dans différents lycées, notamment à Caen et à Évreux, il est muté au lycée d’Alençon en 1937 et décroche l’agrégation d’histoire deux ans plus tard. Homme de conviction et ardent catholique, il milite au sein du Parti social français avant-guerre tout comme Robert Aubin Lien interne. Mobilisé en 1939, Daniel Desmeulles participe à la bataille de France comme lieutenant. Démobilisé en août 1940, il reprend son activité de professorat à Alençon où il est domicilié au 14, rue de l’Écusson.

En 1942, il entre en résistance au sein de l’OCM et prend la direction du mouvement dans le secteur d’Alençon. Après l’arrestation, le 3 novembre 1943, de Robert Aubin, chef départemental de l’organisation, il en assure le commandement et prend le pseudo de « Gérard ». Compromis dans une affaire de distribution de fausses cartes d’identité, il est recherché à partir du 28 janvier 1944 par la police de sureté allemande (Sipo-SD) et doit entrer en clandestinité. Sa femme, également membre de l’OCM, est arrêtée. Daniel Desmeulles redouble d’activités en constituant des groupes de combat et des dépôts d’armes dans l’ensemble du département. Activement recherché, il multiplie les planques pour échapper à la Sipo-SD.

En avril 1944, il se cache au 15 rue Ferdinand Buisson à Argentan chez Albert Barrière Lien interne, membre de l’OCM. En mai, il poursuit sans relâche la préparation des différents groupes de résistants du département pour qu’ils soient prêts à passer à l’action le Jour J. Il met ainsi sur pied un vaste plan de sabotage des infrastructures routières, électriques et téléphoniques et de coordination des futures actions de guérilla dans l’Orne. Après l’interpellation d’Albert Barrière, le 17 mai 1944, lors d’un coup de filet qui frappe l’OCM dans le secteur d’Argentan, Daniel Desmeulles rejoint le hameau de la Perdrière à Francheville (Orne) où un poste de commandement départemental s’organise.

Le 13 juin 1944, tandis qu’il s’apprête à inspecter le maquis de Lignières-la-Doucelles (Mayenne), il est arrêté par la Gestapo au domicile d’un résistant situé dans le village. Interné à Alençon, il est soumis à de multiples séances de torture avant d’être conduit, le 9 août, à L’Hôme-Chamondot (Orne), où la Gestapo s’est repliée et a établi son siège au château de Brotz. Daniel Desmeulles assiste impuissant à l’exécution, à la lisière d’un bois jouxtant le château, de Jean Mazeline Lien interne, Alfred Frémiot Lien interne, François Bouilhac Lien interne, Jean Moreau Lien interne et Fernand Chasseguet Lien interne. Il est dirigé le lendemain à la prison de Fresnes puis déporté le 15 août 1944, depuis la gare de Pantin (Seine), au KL de Buchenwald où il arrive cinq jours plus tard (mle 77 888). Il est ensuite affecté à une date indéterminée au Kommando d’Holzen où les détenus aménagent, dans des conditions terribles, une usine souterraine de production d’armes dans des mines d’asphalte. Évacué le 3 avril 1945 sur le camp de Bergen-Belsen, Daniel Desmeulles est libéré par les troupes britanniques le 15 avril. Très affaibli et malade, il meurt le 12 mai avant son rapatriement.

Une plaque a été apposée en son honneur au lycée Alain à Alençon où une place a été rebaptisée en son nom. Daniel Desmeulles est inscrit sur le monument aux morts d’Alençon, sur le Mur mémorial des déportés de la Mayenne et sur une plaque commémorative située à la Sorbonne à Paris (5e) sur laquelle on peut lire : « Aux professeurs étudiants et anciens étudiants de la Faculté des Lettres Morts pour la France 1939-1945 ».

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P627762 ; SHD-Vincennes : 16P179818 ; AD 14 : 4 E 16865 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; memorialgenweb.org, asso-buchenwald-dora.com

Sébastien Beuchet

Mots-clés :

Déporté
  • 24-10-1911
  • Lisieux, Calvados
  • Alençon, Orne
  • 13-6-1944
  • Lignières-la-Doucelle, Mayenne
  1. Alençon, Orne
  2. Fresnes, Seine
15-8-1944, I.264
  1. Buchenwald (77888)
  2. Holzen
  3. Bergen-Belsen
Décédé
  • 12-5-1945
  • Bergen-Belsen, Allemagne
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