MAZELINE Jean

MAZELINE Jean // Naissance : 30-5-1920 à Le Ménil-Broût (Orne) ; Domicile : Saint-Michel-la-Forêt Orne () ; Repression : Exécuté le 9-8-1944 à L'Hôme-Chamondot (Orne) ; Décédé

Fils d’instituteurs, Jean et son frère aîné André suivent les pas de leurs parents. En 1940, Jean est muté au Cours complémentaire de Sées dans l’Orne à sa sortie de l’École normale. Il assure également la fonction de moniteur d'éducation physique, à l’« Union Sportive Sagienne ». Le 12 septembre 1942, il se marie à Argentan (Orne) avec Yvette, Félicie, Eugénie Bringard née le 19 décembre 1919 à Montbéliard (Doubs) qui est elle-même institutrice.

Refusant la défaite et l’occupation de la France, Jean Mazeline rencontre Édouard Paysant[4247_paysant_edouard] à la fin de l’année 1942 et entre dans la Résistance au sein du BOA. Il prend ainsi part à plusieurs opérations de parachutages et de transport d'armes. Présenté à Robert Aubin[125_aubin_robert], chef départemental de l'OCM, Jean Mazeline organise une rencontre entre ce dernier et son frère André qui prend le pseudo de « Marsouin » lorsqu’il s’engage dans la Résistance.

Requis au STO en juin 1943 comme de nombreux étudiants et instituteurs, Jean Mazeline entre dans la clandestinité et se consacre désormais pleinement à la Résistance au sein de l’OCM dans le secteur de Sées. Recherchés dans le cadre de l’enquête menée par la Gestapo de Rouen après le sauvetage de l’équipage d’une forteresse volante abattue à Belfonds le 4 juillet 1943, Édouard Paysant et Jean Mazeline quittent la région de Sées. Le jeune instituteur devient le chef départemental du BOA dans la Sarthe sous les ordres d’André Gros jusqu’à fin janvier 1944. De retour dans l’Orne car recherché dans la Sarthe, il devient chef de groupe OCM à Sées et constitue des groupes de combat qu’il instruit au maniement des armes. Il organise aussi des transports d'armes sous les ordres de son frère André. Il le rejoint en forêt d'Ecouves avec son groupe le 6 juin 1944 et participe aux combats du maquis de Tanville entre les 8 et 12 juin 1944. Son frère André, promu chef départemental après l'arrestation de Daniel Desmeulles  le 13 juin 1944, le charge d'assurer la liaison entre les divers groupes armés au sein du département.

Après les bombardements sur L’Aigle, sa femme sur le point d’accoucher, se réfugie avec ses parents dans le logement vacant de l’école de Saint-Michel-de-la-Forêt. Le 27 juillet, Jean Mazeline décide de rejoindre sa femme pour l’assister mais il est dénoncé. Trois Français auxiliaires de la Gestapo sont informés de sa présence et viennent le capturer. Il tente de leur échapper, mais il est rejoint dans le jardin. Sa fille Françoise naît deux plus jours tard.

Emmené le jour même au Château des Ducs à Alençon, il est torturé pendant quatre heures. Le 9 août 1944, Jean Mazeline est emmené à L'Hôme-Chamondot (Orne) au château de Brotz où s'est installée la Gestapo. C’est là qu’il est exécuté aux côtés de François Bouilhac , Fernand Chasseguet , Alfred Frémiot  et Jean Moreau . Leurs corps sont ensevelis sur place dans une fosse commune.

Un monument érigé sur les lieux de l’exécution porte les noms des cinq victimes. Une plaque commémorative a été apposée sur l'ancien collège de Sées en mémoire de Jean Mazeline. À Saint-Michel-la-Forêt renommée Saint-Michel-Tuboeuf en 1965, une place a été baptisée Jean Mazeline en 2024. Son nom est aussi inscrit sur une plaque commémorative de l’École normale d’Alençon et sur les monuments aux morts de Ménil-Broût, Sées et de L'Hôme-Chamondot.

Sources : SHD-Caen : 21P595118 ; AD 61 : R1266, 41J39 ; F. Roland-Jacquelin, Biographies des victimes de l'occupation allemande de 1939 à 1944 ; A. Mazeline, Clandestinité : La Résistance dans le département de l'Orne, La Ferté-Macé, 1947 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; memorialgenweb.org 

Yves Duprez