BOIVIN Albert, Célestin

BOIVIN Albert, Célestin // Naissance : 18-2-1904 à La Londe (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ;  ; Rescapé Theresienstadt Tchécoslovaquie

Albert Boivin, peintre-miroitier, se marie en 1927 avec Gabrielle Brunin. Ex-militant d’extrême-gauche, il participe aux actions de résistance de groupes autonomes dès le mois de janvier 1941. Il entre au Front national en août 1942. En novembre, il intègre la compagnie FTPF n°3 d’Elbeuf dirigée par René Jamelin. Il participe aux actions du groupe de René Brunet  à Elbeuf à partir de mars 1943, un groupe qui se rallie au mouvement Résistance en octobre 1942. Il collecte ainsi pour le mouvement des renseignements sur les terrains d’aviation d’Évreux et de Conches-en-Ouche, dans l’Eure. Il participe aussi au ravitaillement des maquisards et des réfractaires au STO. Il prend part aussi à plusieurs coups de main organisés par Raymond Fontaine  au camp d’aviation d’Évreux.

Suite à l’arrestation du résistant Roland Philippe début décembre 1943, l’inspecteur de police Alie, acquis à la Collaboration, parvient par recoupements à identifier plus d’une vingtaine de résistants d’Elbeuf. Albert Boivin est arrêté par la Gestapo le 4 février 1944 et accusé de faits de résistance et de détention d’armes. Il est interné dans une cellule du Palais de Justice de Rouen le 23 février et transféré au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu dans l’Oise le 13 avril. Il fait partie d’un convoi de déportés parti de Compiègne le 27 avril, à cent par wagon. Il arrive à Auschwitz le 30 avril (mle 185 104). Quinze hommes sur les 1 670 déportés décèdent pendant le transport. Dans ce convoi, se trouvent plusieurs personnalités dont notamment Marcel Paul, résistant dans l’Organisation Spéciale du Parti communiste. Le résistant d’Elbeuf est emmené le 12 mai à Buchenwald (mle 53 560) avec 1 561 détenus. Il y arrive deux jours plus tard. Puis il est transféré le 24 avec environ 1 000 autres déportés au KL Flossenbürg où il arrive le 25 (mle 9 386 jusqu’en 1945). Il est ensuite affecté le 2 juin au Kommando de Flöha. Là, il est contraint au travail forcé et enfin évacué à marche forcée, vers le mois d’avril 1945, vers le KL Theresienstadt où il arrive le 14 avril 1945.

Il est libéré le 8 mai et rapatrié le 25. Moins de la moitié des déportés du convoi du 27 avril 1944 reviennent de déportation.

Albert Boivin est décédé à Criquebeuf-sur-Seine (Eure) le 19 décembre1991.

Sources : SDH-Caen : 21P712368 ; « Mémoires de Réné Brunet », Bulletin de la Société de l’histoire d’Elbeuf, n° 43-44 ; bddm.org, matchid.io

Hervé Arson