
Photo : ONaCVG
BONHOMME Albert, Augustin
Né le 29 novembre 1882 à Reims (Marne) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 13 octobre 1941 à Karlsruhe ; rescapé.
BONHOMME Albert, Augustin // Naissance : 29-11-1882 à Reims (Marne) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 13-10-1941 à ; ; Rescapé Butzbach Allemagne
Originaire de Reims où il s’est marié en 1905 avec Jeanne Raymond, Albert Bonhomme paie un lourd tribut à la guerre. Il est mobilisé en 1914 et, lors de la Seconde Guerre mondiale, ses deux fils ont été prisonniers de guerre jusqu’en 1943, puis lui-même a été déporté. Qui plus est, son habitation située au 87 rue Saint-Nicolas à Rouen, où il exerce la profession de coupeur tailleur d’habit, est totalement sinistrée lors du bombardement anglais du 19 avril 1944.
Lorsqu’il s’engage dès octobre 1940 dans le réseau Évasion, il a sans doute ses raisons.
Cette filière rouennaise dirigée par Jean-Constant Bourgeois
fonctionne par relations et réseaux de connaissance. Son homologation par le réseau
Pat O’Leary permet à Albert Bonhomme d’avoir une attestation de contrat d’engagement dans ce réseau
franco-anglais, nommé aussi réseau Évasion de Londres. À la demande de Léonce Famery
, il fournit des habits pour faciliter l’évasion de soldats britanniques et, par ailleurs,
il apporte des renseignements en dressant un plan du terrain d’aviation à Triqueville
(Eure), avec l’aide de Jacques Joly
. Réduit par Émile Paut, le plan est transmis au Service de renseignement anglais
et permet le bombardement du site.
À la suite de l’enquête allemande sur « l’affaire de Veules » dont l’objet est l’arrestation des personnes impliquées dans l’évasion des soldats anglais, il est arrêté le 7 avril 1941 à son domicile à Rouen, par la Gestapo de Paris. Il est incarcéré à Rouen et à la prison de la Santé jusqu’au 12 juin 1941, puis à celle de Fresnes jusqu’au 26 juillet 1941 et à la prison du Cherche-Midi jusqu’au 13 octobre 1941. Il comparaît devant le Tribunal militaire allemand du Grand Paris avec 23 co-accusés normands. Accusé d’espionnage et d’aide aux alliés, il est condamné à mort le 31 juillet 1941 comme quatorze autres camarades. Le 3 septembre 1941, sa peine est commuée en détention perpétuelle, exécutable en Allemagne.
Depuis la gare de l’Est à Paris, il est déporté le 13 octobre 1941 à Karlsruhe dont la prison est un lieu de transit. Il est envoyé ensuite dans diverses prisons du Reich : le 29 octobre 1941 à Rheinbach, le 12 septembre 1944 à Diez sur Lahn et enfin, le 17 mars 1945 à celle de Butzbach (mle 362/44) où il est libéré le 28 avril 1945 par les Américains.
Il est rapatrié le 29 avril 1945 par le centre d’Orsay.
Albert Bonhomme est décédé le 20 février 1967 à Rouen.
Sources : Arolsen, AN : AJ40 1538 ; SHD-Caen ; AD76 : 51W411, 3868W12 ; EC (Reims), M. Lemoine, Thérèse Lemoine, Une résistante valeriquaise de la première heure, 2009, p. 30, 33-34
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 29-11-1882
- Reims, Marne
- Rouen, Seine-Inférieure
- 7-4-1941
- Rouen, Seine-Inférieure
- Fresnes, Seine
- Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
- Karlsruhe
- Rheinbach
- Diez
- Butzbach (362/44)
- 28-4-1945
- Butzbach, Allemagne




