BOSSE Adrien, Octave

BOSSE Adrien, Octave // Naissance : 8-7-1881 à Magny-le-Désert (Orne) ; Domicile : Fleuré-par-Argentan Orne () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ; 4-5-1945 à Kaiserlautern (Allemagne) ; Décédé

Fils de Joseph, François Bossé et de Rosalie, Virginie Hutrel, Adrien Bossé travaille comme domestique à Saint-Calais dans la Sarthe quand il est appelé au conseil de révision. Jugé inapte au service actif (atrophie du bras gauche), il est versé dans les services auxiliaires. Il est appelé à l’école d’aviation de Chartres le 2 mai 1915 comme aide-mécanicien. Envoyé en congé illimité le 24 février 1919 à Sarceaux (Orne), il est ensuite affecté dans la réserve au 1er groupe d’ouvriers aéronautique. Il est libéré du service militaire le 15 octobre 1930. Après avoir travaillé dans différentes exploitations, il est installé comme cultivateur à Fleuré en 1925, à la ferme de Montperthuis. Marié, il est père de deux enfants.

En mai 1944, Adrien Bossé rejoint la Résistance au sein de l’OCM et intègre le maquis de Francheville (Orne) placé sous le commandement d'Étienne Panthou  qui instruit ses hommes au maniement des armes et constitue des dépôts de munitions. Le 9 juin 1944, le groupe disperse un convoi de 200 ouvriers de l'Organisation Todt et met hors de combat ses gardiens. Les nombreuses actions menées par les maquisards au cours du mois de juin permettent de détruire onze véhicules et de tuer ou de blesser 24 Allemands.

Le 28 juin 1944, Étienne Panthou et sa fille Simone  résident chez Adrien Bossé. Après avoir été dénoncés, la ferme est encerclée par un fort détachement allemand qu'accompagnent Bernard Jardin, chef des auxiliaires français de la Sipo-SD et ses séides. Au terme d'une vaillante défense à main armée, Étienne Panthou se rend avec sa fille ; la Sipo-SD ayant pris des habitants en otage et menacé de les exécuter et de détruire le hameau.

Arrêté, Adrien Bossé est conduit à Alençon le jour même puis transféré au Frontstalag 122 de Compiègne dans l’Oise (mle 46 295). Le 17 août, il est conduit en forêt de Rethondes où un train attend les déportés au passage à niveau du Vieux Moulin. Le lendemain, il est déporté au KL de Buchenwald (mle 78 488) dans un convoi de 1 255 détenus. Il est ensuite affecté à une date indéterminée au Kommando de Kaiserlautern. À bout de forces, il meurt avant d’être rapatrié le 4 mai 1945.

Son nom figure sur le monument aux morts de Fleuré.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : ; AP (témoignage de Thierry Clérembaux maire de Fleuré) ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; asso-buchenwald-dora.com, memorialgenweb.org

Yves Duprez