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PANTHOU Simone, Olga, Henriette

Photo : ONaCVG

PANTHOU Simone, Olga, Henriette

Née le 11 novembre 1916 au Merlerault (Orne) ; domiciliée à Argentan (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.

PANTHOU Simone, Olga, Henriette // Naissance : 11-11-1916 à Le Merlerault (Orne) ; Domicile : Argentan Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à  ;  ; Rescapé Sachsenhausen Polognee

Simone Panthou est la fille d’Étienne Panthou Lien interne, chef d’entreprise, et de Marie, Louise, Angéline Lecomte, sans profession. Célibataire et sans emploi, Simone Panthou réside en 1944 avec son père, veuf depuis août 1942, au 15 route d’Écouché à Argentan.

Fille du chef de l’OCM dans le secteur d’Argentan, Simone Panthou rejoint officiellement la Résistance en octobre 1943 et devient agent de liaison et de renseignement. Son père constitue des groupes de partisans et les forme au maniement des armes, assure des missions de renseignement pour le réseau Centurie et constitue, dans une carrière qu’il possède au lieu-dit Le Lordon à Fleuré (Orne) près d’Argentan, un dépôt d’armes parachutées dans la forêt de Silly-en-Gouffern (Orne). À partir de mai 1944, une quarantaine de maquisards s’y rassemblent sous le commandement d’Étienne Panthou, secondé par sa fille Simone. Le groupe de résistants entrent en action après le Débarquement en multipliant les coups de main contre l’ennemi, en sabotant les lignes téléphoniques et en abattant des arbres sur les routes pour ralentir les mouvements de la Wehrmacht.

Le 28 juin 1944, après avoir été dénoncés, Simone Panthou et son père, présents chez Adrien Bossé Lien interne à la ferme de Montperthuis à Fleuré, sont encerclés par Bernard Jardin et son groupe d’auxiliaires français du Sipo-SD appuyés par un détachement de soldats allemands. Après avoir vainement tenté de résister, Étienne Panthou et sa fille sont saisis et violemment interrogés par Bernard Jardin à la recherche du dépôt d’armes et d’André Mazeline, nouveau chef départemental de la Résistance après l’arrestation de Daniel Desmeulles Lien interne le 13 juin 1944.

Simone et son père sont dirigés à la carrière du Lordon à Fleuré où se trouvent Paul Defloraine Lien interne et Maurice Terrier Lien interne qui, surpris, sont arrêtés à leur tour. Tous sont torturés par la bande à Jardin. Maurice Terrier et Étienne Panthou sont ensuite abattus sommairement devant Simone Panthou. Jardin et ses hommes se dirigent ensuite chez Almire Préel Lien interne à la ferme des Riaux à Boucé (Orne) où ils surprennent huit maquisards de Francheville (Orne) occupés aux foins. Après avoir été torturés, ils sont exécutés un à un et leurs corps sont jetés dans une soue à cochons.

D’abord internée à Alençon, Simone Panthou est transférée le 22 juillet 1944 au fort de Romainville (mle 6 497) jusqu’à son départ le 3 août, depuis la gare de l’Est dans un convoi de déportation de 64 femmes, vers le camp de transit de Saarbrücken Neue Bremm. Le 12 août, elle est dirigée vers le KL de Ravensbrück (mle 50 ou 51…) où elle arrive deux jours plus tard. Le 25 août, elle est affectée au Kommando de Gartenfeld dans lequel les détenus travaillent pour Siemens à la fabrication de câbles électriques destinés aux fusées V1 et V2. Simone Panthou est ensuite envoyée dans un Kommando chargé du déblaiement des ruines des usines d’Oranienburg bombardées. Le 28 mars 1945, elle est évacuée sur le camp de Sachsenhausen où elle est libérée par l’armée russe le 21 avril. Rapatriée, elle transite le 16 mai 1945 dans un état très critique par le centre d’accueil frontalier de Lille (Nord).

Profondément meurtrie par l’exécution de son père sous ses yeux et par les séquelles physiques et morales de sa déportation, Simone Panthou restera invalide toute sa vie sans pouvoir exercer la moindre activité professionnelle.

Elle est décédée prématurément le 14 août 1965 à Argentan à l’âge de 48 ans.

Sources : SHD-Caen : 21P655039 ; AD 61 : 3E2-275/22 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 221 

Sébastien Beuchet

Mots-clés :

Déportée
  • 11-11-1916
  • Le Merlerault, Orne
  • Argentan, Orne
  • 28-6-1944
  • Montperthuis, Orne
  1. Alençon, Orne
  2. Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6497)
3-8-1944, I.257
  1. Saarbrücken, Neue Bremm
  2. Ravensbrück
  3. Gartenfeld
  4. Sachsenhausen
Rescapée
  • 21-4-1945
  • Sachsenhausen, Pologne
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