PANTHOU Étienne, Adrien // Naissance : 28-12-1888 à Le Merlerault (Orne) ; Domicile : Argentan Orne () ; Repression : Exécuté le 28-6-1944 à Fleuré-par-Argentan (Orne) ; Décédé

Fils de Ludovic, Auguste Panthou et de Marie, Mathilde, Jeanne Épaule, Étienne Panthou naît dans une famille d’agriculteurs du Merlerault. D’abord ébéniste, il crée ensuite une entreprise de transport. Il se marie le 24 février 1908 avec Marie, Angéline Lecomte qui lui donne quatre enfants. En 1909, Étienne Panthou est appelé au service militaire au 104ème RI d’Argentan. Il est mobilisé en 1914 et participe à la guerre jusqu’à son évacuation après avoir été blessé le 3 juillet 1918.

Ancien combattant, adjoint au Maire d’Argentan, président de la société de tir d'Argentan, il est sélectionné aux championnats du monde et aux Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1932.

En 1940, veuf depuis août 1942, il exploite une carrière à Fleuré situé non loin d’Argentan où il est domicilié au 15 route d’Écouché. Le jour de la commémoration de l’armistice le 11 novembre 1941, il affiche publiquement son hostilité au gouvernement de Vichy ce qui vaut un jugement en correctionnel au tribunal d’Argentan le 24 février 1942 et une condamnation à deux mois de prison. Il est aussi révoqué de sa fonction d’adjoint au maire d’Argentan.

Il rejoint la Résistance en juillet 1942 et prend en charge le mouvement OCM dans le secteur d’Argentan. Il constitue des groupes de partisans qu’il instruit au maniement des armes et assure une mission de renseignement pour le réseau Centurie. Il se charge du camouflage des armes parachutées dans la forêt de Silly-en-Gouffern (Orne) dans sa carrière situé au lieu-dit Le Lordon à Fleuré. En avril-mai 1944, il rentre en contact avec le général Allard, responsable la subdivision M 4 de l'Armée secrète (AS), qui établit son Poste de Commandement chez Albert Barrière , exploitant forestier domicilié à Argentan ainsi qu’à Boucé (Orne).

À la veille du débarquement en Normandie, Étienne Panthou prend la tête d’une quarantaine de maquisards qui se regroupent à la carrière du Lordon. Les hommes entrent en action en harcelant l’ennemi et en multipliant les actions de sabotage de lignes téléphoniques et en abattant des arbres sur la chaussée pour ralentir les mouvements de l’ennemi.

Le 28 juin 1944, après avoir été dénoncés, Étienne Panthou et sa fille Simone  née en 1916, présents chez Adrien Bossé  à la ferme de Montperthuis à Fleuré sont encerclés par Bernard Jardin et son groupe d’auxiliaires français de la Gestapo appuyés par un détachement de soldats allemands. Après avoir vainement tenté de résister, Étienne Panthou et sa fille sont saisis et violemment interrogés par Bernard Jardin à la recherche du dépôt d’armes et d’André Mazeline, nouveau chef départemental de la Résistance après l’arrestation le 13 juin 1944 de Daniel Desmeulles  arrêté quelques jours auparavant.

Le père et sa fille sont dirigés à la carrière du Lordon à Fleuré où se trouvent Paul Defloraine  et Maurice Terrier  qui sont arrêtés à leur tour. Tous sont torturés par la bande à Jardin. Maurice Terrier et Étienne Panthou sont ensuite abattus devant sa fille qui sera déportée en Allemagne le 3 août 1944. La bande à Jardin se dirige ensuite chez Almire Préel  à la ferme des Riaux à Boucé et arrête puis exécute huit maquisards de Francheville (Orne).

Le nom d’Étienne Panthou figure sur le monuments aux morts d’Argentan et sur une plaque commémorative située dans le cimetière de la ville. Le 14 octobre 1949, une rue d’Argentan est rebaptisée en son nom. Une stèle a aussi été déposée en souvenir d’Étienne Panthou et de Maurice Terrier à la carrière du Lordon où ils furent exécutés.

Sources : SHD-Caen : 21P3838980, 21P655038 ; ADO 61 : Fiche matricule, 3 E2_275_19 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 221 ; memorialgenweb.org

Yves Duprez.