
Photo : ONaCVG
CASTEL René
Né le 6 octobre 1924 à Yerville (Seine-Inférieure) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz ; rescapé.
CASTEL René // Naissance : 6-10-1924 à Yerville (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à ; ; Rescapé Flöha Allemagne
Employé aux assurances sociales, René Castel habite 14 rue Auguste Leblond à Rouen. A une date inconnue, il se rapproche du Front patriotique de la Jeunesse pour lequel il se révèle un résistant actif : distribution du journal L’Espoir, aide à la cache de réfractaires au travail obligatoire, détention d’armes.
Le jeune résistant est victime d’un agent français de la Sipo-SD de Rouen, en infiltration. Il avait rendez-vous avec lui chez un coiffeur, M. Bouet,
qui exerce dans le quartier des Sapins. Mais la police allemande guette. Il est arrêté
le 13 octobre 1943 à Rouen comme Paul Le Goupil
, responsable département du Front patriotique de la Jeunesse, le père Joseph Kerebel
et Roland Néel
. Comme ses camarades, il reste six mois incarcéré à la prison Bonne Nouvelle de Rouen
avant de rejoindre, le 10 avril 1944, le secteur allemand, le Frontstalag 122, du camp d’internement de Compiègne, antichambre des camps de concentration.
Le 27 avril 1944, pour des raisons encore mal connues, le convoi est dirigé vers le
camp d’extermination d’Auschwitz, où les hommes sont tatoués. « En un instant je passe
de l’espèce humaine à celle de bétail » dit René Castel en se rappelant son numéro
matricule 185 235. Le 12 mai, les déportés sont sortis pour rejoindre, deux jours
plus tard, le camp de concentration de Buchenwald (mle 52 500). Le 25 mai, le résistant
passe par le camp central de Flossenbürg (mle 9 225), « le voyage durera une trentaine
d’heures », avant de rejoindre le Kommando de Flöha : « nous arrivons le 3 juin au soir après un détour par les gares de Planen
et Zwickau… À deux cent Français, nous venons grossir un effectif de 600 déportés
soviétiques, tchèques et polonais occupés à l’usine textile de Flöha ». Il s’agit
en réalité d’une usine de production de pièces de fuselages dans une fabrique de tulle
désaffectée. Devant l’avance alliée, les gardiens du Kommando décide l’évacuation, le 14 avril 1945 : « les plus valides, dont je suis encore,
sont attelés à deux chariots lourdement chargés » … La « marche de la mort » provoque
de nombreux décès, tel celui de François Allainguillaume
. C’est en arrivant près de Theresienschadt en Tchécoslovaquie que le 10 mai 1945
les déportés rencontrent les partisans tchèques qui les libèrent, mais livrés à eux-mêmes,
des déportés succombent tels l’abbé Kerebel ou le poète Robert Desnos.
René Castel, pesant 37 kilos, est rapatrié le 10 juin 1945 par avion, à Lyon. Hospitalisé puis en convalescence, le déporté rentre en Normandie le 15 mars 1946.
Sources : SHD-Caen : 21P560034 ; R. Castel, Aux enfers à vingt ans, 1985
Françoise Passera
Mots-clés :
- 6-10-1924
- Yerville, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- 13-10-1943
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (36524 [31634])
- Auschwitz (185235)
- Buchenwald (52500)
- Flossenbürg (9525)
- Flöha (9525)
- 14-4-1945
- Flöha, Allemagne




