D’Edimbourg, le 7 Iuin 1789.
Le Committé de la Convention est toûjours occupé à donner des ordres pour tâcher de s’opposer aux entreprises du Vicomte de
Dundie
: qui a paru encore depuis peu dans le Lockaber, et qui avec vne diligence incroyable, a esté en plusieurs endroits des montagnes pour assembler des Highlanders, et en fortifier ses troupes. Leurs partis courent le païs : et tous paroissent disposez à demeurer fideles au Roy. On avoit fait courir le brüit que cinq mille hommes avoient joint le Colonel
Mackay
: mais on apprend qu’à peine il en a pû assembler trois cents. On a reçeu des lettres du Colonel
Mackay
: et comme elles sont tenües fort secrettes, on croid que les nouvelles qu’il mande ne sont pas avantageuses. Il a esté résolu que le Duc d’
Hamilton
confereroit avec le Chevalier Iean Lanier, sur les moyens de s’assurer du West Highland. On a tiré quatre ou cinq barils de poudre du Chasteau de Sterling pour y envoyer : et on a distribüé aux milices environ quatre cents mousquets et quelques bayonnettes. Tous les autres préparatifs de guerre ne sont guéres plus considérables. Le Committé continüe à poursuivre rigoureusement les Ecclésiastiques qui refusent de reconnoistre le Prince d’Orange : à faire saisir les chevaux et les biens des Catholiques : et à maltraiter les fermiers du Duc de
Gourdon
, du Vicomte de
Dundée
et d’autres Seigneurs fideles au Roy : ne leur pouvant faire d’autre mal. On met du fumier sur les maisons en plusieurs endroits de cette ville, pour empescher l’effet des bombes du Chasteau qui se défend toûjours vigoureusement. La Convention s’est encore ajournée jusqu’au 15 de ce mois.