D’Edimbourg, le 18 Iuin 1689.
Le Duc de
Gourdon
défend toûjours le Chasteau. Trois ou quatre personnes qui en estoient sorties ont esté arrestées : et on leur a trouvé quelques lettres. On publie, que selon le rapport de ces prisonniers, les assiégez manquent de munitions : et qu’ils ne sont pas en estat de résister encore longtemps. Cependant, le Duc de
Gourdon
a fait déclarer que si la Convention se rassembloit, il ne la laisseroit pas en repos comme il avoit fait par le passé.
Les Lords
Tarbet
, Louat et Dunmore ont esté arrestez avec quelques autres personnes de qualité, entre lesquelles sont des Dames, sur ce qu’on a découvert de grandes intelligences pour le rétablissement du
Roy
.
Les Commissaires de la Convention ont expédié plusieurs ordres pour arrester d’autres personnes suspectes. Mais le nombre en devient si grand, qu’il est difficile d’exécuter ces ordres. Le 8 de ce mois, jour de la naissance et du retour du
feu Roy
, le Duc de
Gourdon
fit faire vn feu d’artifice : et apres vne décharge générale d’artillerie sur les tranchées des assiégeants, on but au son des trompettes, les santez du
Roy
, de
la Reine
, du Prince de Galles, du Duc de
Tyrconnel
, de Mylord
Dundée
, et d’autres fideles serviteurs de
Sa Majesté
. Plusieurs particuliers allérent au pied du Château, et burent les mesmes santez : ce qu’ils continüerent ensüite dans la grande place. Les nouveaux Magistrats voulurent l’empescher avec des troupes : mais la populace s’estant mutinée, les chargea et les obligea de se retirer. Six cents hommes qui alloient joindre le Colonel
Mackay
, ont esté défaits par les troupes du Marquis d’
Athol
.