La Gazette de Renaudot

De la Haye, le 9 Décembre 1683.

Quelques villes de Hollande ont déclaré qu’elles estoient
de l’avis de celle d’Amsterdam, et qu’elles ne jugeoient pas nécessaire la levée de seize mille hommes. Ceux de l’Amirauté de la Meuse ont fait sçavoir aux Estats Généraux que les vaisseaux qu’ils avoient dans la flote qui est revenüe de Gottembourg, sont rentrez dans leur port, et que les équipages avoient esté congédiez. Ils ont en mesme temps fait représenter que les droits qu’ils tirent des sorties et des entrées, ne suffisoient pas pour payer ces équipages : et qu’ils prioient les Estats de faire en sorte que les Provinces qui n’équipent point de vaisseaux payassent promptement leur part de ce qu’elles doivent contribüer pour cet armement. Les Députez de Zélande ont aussi représenté dans l’Assemblée des Estats Généraux : que les vaisseaux que cette Province devoit faire bâtir, sont achevez : et qu’elle les prioit de presser les Provinces qui n’équipent point, d’envoyer incessamment leur part pour cette construction. Les Estats, apres avoir délibéré sur ce qui leur a esté remontré par les Députez de l’Amirauté de la Meuse et par les Députez de Zélande, ont écrit aux Provinces, pour les exhorter à envoyer leur part sans aucun delay, au Receveur Général qui est en cette ville. Les Députez des Estats Généraux sont souvent en conférence sur les affaires de la Marine : et ils délibérent particuliérement sur les moyens de réparer le dommage de la flote, et sur l’armement des dix huit vaisseaux que le pays a fait bâtir. On dit que nostre Compagnie des Indes Orientales doit envoyer des Députez à Londres pour y travailler à l’accommodement de son différent avec la Compagnie Angloise, touchant l’affaire de Bantam.