De Naples, le 9 Aoust 1683.
Les
Bandits
de la Basilicate à qui le pardon avoit esté accordé à condition qu’ils serviroient le
Roy d’Espagne
en Catalogne, ont pris la füite : et plus de soixante parmi lesquels sont plusieurs chefs, ont débarqué dans la plage de Cilento. On a ordonné de s’asseurer de leurs parents, et mesme des femmes, dans l’espérance qu’on pourra ainsi les empescher de commettre leurs desordres accoûtumez. Cent cinquante
Bandits
de l’Abruzze, quoy qu’ils fussent assiégez dans leurs montagnes, tant du costé du Royaume que du costé de l’Estat Ecclésiastique, ont trouvé le moyen de s’échaper et de faire vne course vers la Poüille. Les six galéres du Duc de Tursi, partirent du port de Messine le 2e de ce mois, avec vn vent favorable : et elles continüérent leur route vers les plages du Golfe de Tarente, qui sont toûjours infestées par les fustes des
Corsaires
de Barbarie. Les Ministres de la Chambre délibérent fort souvent süivant les ordres de la Cour, sur les moyens de trouver les fonds nécessaires pour faire subsister l’armée navale d’Espagne qui est attendüe ici. Mais jusqu’à présent ils n’ont pû prendre aucune résolution qu’il soit facile d’exécuter : et cependant, le temps presse : et on aura besoin d’abord, de plus de soixante dix mille écus. Le
Marquis de Liche
leur a aussi ordonné de faire incessamment vn nouveau traité avec les Assentistes pour envoyer à Milan, le subside ordinaire du pain de munition, parce que le terme du précédent traité pour six mois, est expiré.