De Cologne, le 7 Aoust 1689.
Les troupes qui sont devant Bonn n’ont rien fait depuis qu’elles ont cessé d’y jetter des bombes.
L’Electeur de Brandebourg
ayant voulu faire le tour de la place pour la reconnoistre, courut risque d’estre tüé ou enlevé par de l’infanterie
qui estoit postée dans les vignes, s’il n’eût esté promtement secouru par des dragons de Munster du régiment de Heytersleben, qui eurent assez de peine à le sauver. La garnison ne manque encore d’aucune chose : et ses partis vont tous les jours au fourrage. Elle envoye aussi en toute liberté, le bétail au pasturage, sous le canon de la place. Mais depuis hier,
l’Electeur de Brandebourg
en a fait approcher de plus prés, la cavalerie et l’infanterie de l’autre costé du Rhin : et il a envoyé ordre à tous les villages de deça cette riviére, d’apporter des fascines au camp : de maniére qu’il semble qu’il ait à présent dessein de faire le siége dans les formes.
Le Baron de Hasfeldt qui commande dans la place, a fait brûler le bourg de Poppelsdorf, et enlever tous les grains destinez pour la subsistance de l’armée Impériale, et les magazins qu’on commençoit à faire à Creutzberg.
Il a fait vn retranchement à la teste du défilé de Poppelsdorf, qui le rend presque impraticable.