DELANOS Robert, Léon, Louis

DELANOS Robert, Léon, Louis // Naissance : 3-6-1916 à Barentin (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 13-10-1941 à  ;  ; Rescapé

Après avoir été ouvrier dans le textile, Robert Delanos est contremaître à la Sopatis, une entreprise de produits chimiques pour le textile, sise 32 rue Pierre Renaudel à Rouen, dont le directeur est Jean-Constant Bourgeois . Célibataire, il demeure à proximité, 1 rue Pierre Renaudel. Il est contacté par ses collègues, Léonce Famery  et Victor Lemonnier . Ainsi à partir d’octobre 1940, il rejoint la filière d’évasion rouennaise dirigée par son patron et vient en aide à des soldats ou aviateurs anglais. Il soigne les blessés, organise le rapatriement par la zone sud, assure plusieurs transports jusqu’à la ligne de démarcation. Lorsque les six soldats anglais, cachés plusieurs mois à Veules-les-Roses, arrivent en train à Rouen le 1er mars 1941, il participe avec Marie-Thérèse Péron  à leur prise en charge, le temps de récupérer pour eux de faux papiers. Mais l’arrestation du groupe, encadré par deux convoyeuses rouennaises, le 3 mars 1941 près de la ligne de démarcation, est suivie d’une enquête qui permet aux Allemands de remonter la filière. Il est arrêté le 1er avril 1941 à Rouen par la Gestapo.

Il est d’abord interné au palais de Justice de Rouen. Puis, il est transféré à la prison de Fresnes (Seine) le 10 juin où il est interné jusqu’au 26 juillet 1941, ensuite à la prison du Cherche-Midi à Paris jusqu’à sa déportation. Il est jugé par le Tribunal militaire du Grand Paris, avec tous les protagonistes de « l’affaire de Veules ». Accusé de complicité d’aide à l’ennemi, il est condamné le 31 juillet 1941 à 4 ans de réclusion, peine exécutable dans le ressort du Tribunal Supérieur de Köln.

Depuis la gare de l’Est à Paris, il est déporté le 13 octobre 1941 à Karlsruhe dont la Prison sert de lieu de transit. Puis du 23 octobre au 28 novembre 1941, il est détenu à la prison de Rheinbach. Il enchaîne ensuite les prisons de Siegburg jusqu’au 19 septembre 1944, de Wehlheiden à Kassel, Straubing où il est libéré en mai 1945. Très malade, il est hospitalisé en mai dans un hôpital du district de Freising et rapatrié par le centre de l’hôpital de la Salpêtrière. De retour à Rouen le 26 juin 1945, il entre directement à l’hôpital sanatorium de Rouen, route de Darnétal, où il décède de tuberculose pulmonaire le 6 novembre 1945.

Robert Delanos est reconnu Mort pour la France (1948). Ses faits de Résistance sont attestés entre autres par Albert Allais . Après l’homologation de ses services, il est affecté au réseau Évasion Pat O’Leary par la France Combattante.

Sources : Arolsen Archives, SHD-Caen : 21P441871, AD76 : 51W414, 4E15090 (EC)

Chantal Cormont