
BOULARD Lucie, Marie-Thérèse
Née le 13 décembre 1899 à Saran (Loiret) ; domiciliée au Petit-Quevilly (Seine-Inférieure) ; déportée le 13 octobre 1941 à Karlsruhe ; rescapée.
BOULARD Lucie, Marie-Thérèse // Naissance : 13-12-1899 à Saran (Loiret) ; Domicile : Le Petit-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-10-1941 à ; ; Rescapé Anrath Allemagnee
Lucie Péron, née Boulard, dite Marie-Thérèse, se marie en 1920 avec Adrien Péron.
Elle réside à l'hôtel des Bruyères, 46 rue d'Elbeuf au Petit-Quevilly, où elle exploite
un débit de tabac et un café. Elle travaille pour le réseau Évasion rouennais dirigé
par Jean-Constant Bourgeois
et reconnu ultérieurement par le réseau Pat O'Leary. Ainsi est-elle homologuée à
ce réseau. Elle vient en aide aux prisonniers de guerre français et britanniques,
en leur procurant hébergement et fausses cartes d'identité et en organisant leur passage
en zone libre. Elle sert aussi de boîte à lettres au réseau pour faire passer du courrier
en zone libre. Sont ainsi transmises des informations d’ordre militaire pour les Alliés.
Elle utilise comme convoyeuse et agente de liaison Renée Guitton, engagée dans le
réseau embryonnaire parisien Pat O’Leary. Elle la met en contact avec le groupe d’aide
constitué à Veules-les-Roses autour de Marcelle Bochet
et de Thérèse Lemoine
pour exfiltrer six soldats anglais. Lorsqu’ils arrivent en train à Rouen le 1er mars 1941, Marie-Thérèse Péron les cache chez elle durant la journée, le temps de
leur procurer de faux papiers, aidée par Henriette Lavoisey
. Mais le groupe avec ses deux convoyeuses rouennaises est arrêté le 3 mars 1941 près
de la ligne de démarcation en Dordogne. Soupçonnant une importante logistique, les
Allemands font une enquête qui leur permet de remonter la filière d’évasion. Elle
est arrêtée le 10 mars 1941 à son domicile par la Gestapo.
Elle est incarcérée au palais de Justice de Rouen dès le 10 mars 1941, puis à Paris à la prison du Cherche-Midi le 25 mars, et finalement à la Santé (Seine) jusqu'au 13 octobre 1941. Le 31 juillet 1941, elle est jugée par le Tribunal militaire allemand du Grand Paris, avec les autres protagonistes de "l'affaire de Veules-les-Roses". Inculpée d'organisation de trafic postal clandestin, elle est condamnée à 2 ans de travaux forcés, peine exécutable en Allemagne. Depuis la gare de l’Est à Paris, elle est déportée le 13 octobre 1941 à Karlsruhe dont la prison sert de lieu de transit. Le 21 octobre 1941, elle est transférée à la prison d'Anrath. Ayant purgé sa peine, elle est libérée le 20 avril 1943.
A son retour, elle s'investit dans les réseaux de renseignement François Claude jusqu'en janvier 1944, puis Samson jusqu'en septembre 1944.
Marie-Thérèse Péron est décédée le 4 janvier 1991 à Meung-sur-Loire (Loiret).
Sources : SHD-Vincennes : 16P 281045 (Renée Guitton) ; SHD-Caen : 21P657868 ; AD76 : 51W420 ; EC (Saran) ; C. von List, Résistantes, p. 245-246 ; deces.matchid.io
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 13-12-1899
- Saran, Loiret
- Le Petit-Quevilly, Seine-Inférieure
- 10-3-1941
- Le Petit-Quevilly, Seine-Inférieure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
- Paris, Prison de la Santé, Seine
- Karlsruhe
- Anrath
- 20-4-1943
- Anrath, Allemagne




