
Photo : ONaCVG
BOCHET Marcelle, Bernadette, Christiane
Née le 6 décembre 1904 à Veules-les-Roses (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Veules-les-Roses ; déportée le 13 octobre 1941 à Karlsruhe ; rescapée.
BOCHET Marcelle, Bernadette, Christiane // Naissance : 6-12-1904 à Veules-les-Roses (Seine-Inférieure) ; Domicile : Veules-les-Roses Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-10-1941 à ; ; Rescapé Aichach Allemagnee
Marcelle Bochet est la fille de Marie Bochet. Célibataire, elle dirige une pension,
« La Pomponnette » à Veules-les-Roses. Elle recueille fin juin 1940 six soldats britanniques
qui n’ont pu rembarquer lors de la Campagne de France. Lorsqu’ils viennent frapper
à sa porte, elle leur offre le gîte et le couvert. L’appel à la solidarité locale
lui permet d’obtenir des vivres, des habits et de l’argent. Parmi les aidants, Geneviève
Billard
, Osithe et Henriette Docquier et Thérèse Lemoine
. Par interconnaissance, le groupe d’aide prend contact avec le réseau Évasion constitué
à Rouen et Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) autour de Jean-Constant Bourgeois
. Il est reconnu ultérieurement par le réseau Pat O’Leary qui homologue Marcelle Bochet.
Il est décidé de conduire les six soldats en zone libre. Le 28 février 1941, elle
les accompagne à Saint-Valery-en-Caux, étape vers Rouen. Là, convoyés par Lucienne
Guisier
et Jeanne Poulain
, ils prennent le train pour Paris et la Dordogne. Le groupe est arrêté le 1er mars 1941 près de la ligne de démarcation. Une enquête approfondie permet aux Allemands
de remonter la filière. Marcelle Bochet est arrêtée à son tour le 11 mars 1941 à son
domicile, par la Gestapo, ainsi d’autres personnes impliquées dans « l’affaire de Veules ».
Du 11 mars au 27 juillet 1941, elle est incarcérée à la prison du Cherche-Midi à Paris avec ses compagnes. Elle est peut-être transférée ensuite à la prison de Fresnes puis à celle de la Santé jusqu’au 13 octobre 1941. Le 31 juillet 1941, le Tribunal militaire du Grand Paris juge très sévèrement les prévenus pour intelligence avec l’ennemi. Quinze condamnations à mort sont prononcées, notamment à l’encontre de huit femmes. Les autorités françaises s’en émeuvent. Par recours en grâce, la peine de mort de Marcelle Bochet est commuée en détention à perpétuité, exécutable en Allemagne.
Depuis la gare de l’Est à Paris, elle est déportée le 13 octobre 1941 à la prison de Karlsruhe qui est un lieu de transit. Elle reste presque trois ans à la prison d’Anrath, en Rhénanie, dont le régime est proche de celui d’un camp de concentration, du 21 octobre 1941 au 20 mai 1944. La résistante purge ensuite sa peine à la prison de Jauer (mle 241/44), du 23 mai au 8 janvier 1945 puis est évacuée à la seule prison pour femmes de Bavière, située près de Munich, à Aichach où elle arrive le 22 février 1945 (mle 2453/44).
Libérée le 29 avril 1945 par les soldats américains, Marcelle Bochet est rapatriée le 20 mai 1945 par le centre d’accueil de Strasbourg. Malade, elle est envoyée dans un sanatorium en Suisse, à Montana-sur-Sierre, dans le Valais.
Marcelle Bochet se marie et s’établit en Suisse où elle décède le 19 février 1976.
Sources : AN : AJ40 1538 ; SHD-Caen : 21P711612 ; AD76 : 51W411 ; EC (Veules-les-Roses) ; C. Andrieu, Tombés du ciel, p. 210-213 ; Y Morat, À Veules-les-Roses des résistantes de la première heure, p. 5, 9, 14, 18 ; Veules infos, n°10 ; C. von List, Résistantes, p. 243-249
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 6-12-1904
- Veules-les-Roses, Seine-Inférieure
- Veules-les-Roses, Seine-Inférieure
- 11-3-1941
- Veules-les-Roses, Seine-Inférieure
- Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
- Paris, La Santé et/ou Fresnes, Seine
- Karlsruhe
- Anrath
- Jauer (241/44)
- Aichach (2453/44)
- 29-4-1945
- Aichach, Allemagne




