Télécharger le XML
POULAIN Jeanne, Joséphine, Julia

Photo : AD76 4660W125

POULAIN Jeanne, Joséphine, Julia

Née le 10 septembre 1922 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; domiciliée à Rouen (Seine-Inférieure) ; déportée le 13 octobre 1941 à Karlsruhe ; rescapée.

POULAIN Jeanne, Joséphine, Julia // Naissance : 10-9-1922 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-10-1941 à  ;  ; Rescapé Aichach Allemagnee

Fille de Pierre Poulain, agent SNCF, et de Julia Tortaux, Jeanne Poulain est célibataire et secrétaire. Sinistrée, elle demeure 4 rue Lemire à Rouen. Dès septembre 1940, elle participe occasionnellement à des actions de sauvetage de soldats britanniques. Jean-Constant Bourgeois, un industriel qui dirige une filière informelle d’évasion sur la place de Rouen, s’organise pour venir en aide à des helpers faisant partie de ses relations. Ainsi Émile Verhague Lien interne et le docteur Jouannot Lien interne. Il utilise alors Jeanne Poulain comme convoyeuse. La jeune patriote assure plusieurs passages en zone libre. Avec Renée Guitton, autre élément de la chaîne d’interconnaissance, elle accompagne notamment un groupe de sept soldats anglais jusqu’à Toulouse, puis assure seule le convoyage jusqu’à Marseille.

Le 1er mars 1941, elle convoie depuis Rouen, avec Lucienne Guisier Lien interne, un groupe de sept soldats anglais dont six ont été cachés plusieurs mois à Veules-les-Roses. Le groupe descend à la gare de Soubie (Dordogne) à proximité de la ligne de démarcation. Mais à cause d’un contretemps lié à un problème de passeur, le groupe est arrêté le 3 mars 1941 à Montpon (Dordogne) par la GFP, police militaire allemande. En plus, Jeanne Poulain a sur elle des documents destinés aux services secrets, notamment un livret militaire appartenant au capitaine Kuka de la Gestapo, récupéré par Félix Prual Lien interne. Elle est incarcérée à Angoulême (Charente) jusqu’au 6 mars, au Cherche-Midi à Paris jusqu’en août 1941, à la Santé jusqu’à sa déportation. Entre temps, elle est jugée le 31 juillet 1941 par le tribunal militaire allemand du Grand Paris avec les autres personnes de l’affaire de Veules-les-Roses. Accusée d’aide à l’ennemi et d’espionnage, elle est condamnée deux fois à mort. Par recours en grâce sollicité par les autorités françaises, sa condamnation est commuée en détention à perpétuité, exécutable dans le ressort du tribunal supérieur de Düsseldorf.

Depuis la gare de l’Est à Paris, elle est déportée le 13 octobre 1941 à Karlsruhe dont la prison sert de lieu de transit. Elle est ensuite transférée dans différentes prisons de travaux forcés du Reich : Anrath (21 octobre 1941-20 mai 1944), Jauer (jusqu’au 28 janvier 1945), (mle 246/44). Puis elle est évacuée à Goldberg et à Aichach où elle arrive le 22 février 1945 (mle 2552/44). Elle est libérée en ce lieu le 29 avril 1945 par l’armée américaine. Rapatriée le 20 mai1945 par le Centre de Strasbourg, « Jeannot » rentre en mauvaise santé.

Elle a droit aux honneurs : médaille de la Résistance, la King’s medal (distinction britannique), croix de guerre avec citation… Elle est homologuée sous-lieutenant FFC et rattachée au réseau Pat O’Leary.

Jeanne Poulain est décédée le 22 novembre 1997 à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher).

Sources : SHD-Vincennes : 16P488210, 28P4275120, 16P281045 ; SHD-Caen : 21P650496, 20P845 ; AD76 :51W420 ; EC (Rennes) ; Andrieu, C., Tombés du ciel, p. 213 ; Humbert, A., Notre guerre, p. 150, 166 ; Von List, C., Résistantes, p. 246-249

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déportée
  • 10-9-1922
  • Rennes, Ille-et-Vilaine
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 3-3-1941
  • Monpont-près-Angoulême, Charente
  1. Angoulême, Charente
  2. Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
  3. Paris, Prison de la Santé, Seine
13-10-1941, I.015
  1. Karlsruhe
  2. Anrath
  3. Jauer (246/44)
  4. Goldberg
  5. Aichach (2552/44)
Rescapée
  • 29-4-1945
  • Aichach, Allemagne
logo de la MRSH de l’université Caen Normandie
logo du laboratoire HisTeMé de l’université Caen Normandie
logo de l’université Caen Normandie
logo de la Fondation Mémoire Déportation