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JOUANNOT Joseph, François
Né le 12 juillet 1899 à Lignières (Cher) ; domicilié à Pont-Saint-Pierre (Eure) ; déporté le 13 octobre 1941 à Karlsruhe ; rescapé.
JOUANNOT Joseph, François // Naissance : 12-7-1899 à Lignières (Cher) ; Domicile : Pont-Saint-Pierre Eure () ; Repression : Déporté le 13-10-1941 à ; ; Rescapé Fresnes Seine
Joseph Jouannot est le fils d’un cultivateur du Cher. Il est médecin et exerce à Pont-Saint-Pierre depuis 1925. Marié à Yvonne Catherine depuis 1932, il a trois enfants : Pierre, Jeanne, Philippe, nés en 1937, 1939, 1940.
Il devient « Helper », c’est-à-dire « sauveur » en juillet 1940, en prenant en charge
un groupe de huit soldats britanniques cachés à Radepont (Eure). Un ami parisien,
M. Le Hartel, convoie sept d’entre eux jusqu’à Bourges (Cher) pour leur faire passer
la ligne de démarcation en vue de leur rapatriement. Puis en novembre 1940, il rejoint
une filière informelle d’évasion rouennaise, dirigée par Jean-Constant Bourgeois
, un industriel de Rouen. Il entre ainsi en contact avec Léonce Famery
et d’autres membres du « groupe Bourgeois ». Il veut aussi recruter des volontaires
pour rejoindre les rangs de la France Libre et prévoit à cet effet une logistique
pour gagner l’Angleterre.
La filière rouennaise évacue le huitième soldat anglais resté sur place. Il est intégré
à un groupe de six soldats anglais en provenance de Veules-les-Roses (Seine-Inférieure),
encadré par deux convoyeuses rouennaises, Lucienne Guisier
et Jeanne Poulain
. Mais le groupe est arrêté par les Allemands le 3 mars 1941, près de la ligne de
démarcation. Une enquête minutieuse permet aux Allemands de remonter la filière.
Le docteur Jouannot est arrêté le 27 mars 1941 par la Gestapo à son domicile. Un responsable a allégué une dénonciation interne. Il est d’abord interné au palais de Justice de Rouen (Seine-Inférieure), puis à Fresnes (Seine) du 28 mars au 13 octobre 1941. Entre temps, il est jugé par le tribunal militaire du Grand Paris. Pour aide à l’ennemi et espionnage, il est condamné à mort le 31 juillet 1941. Sa femme fait une demande de recours en grâce. Le 16 août, de Brinon, « ambassadeur » de Vichy, plaide la cause des condamnés. Le 2 septembre, sa peine de mort est commuée en peine de travaux forcés à perpétuité.
Le 13 octobre 1941, depuis la gare de l’Est à Paris, Joseph Jouannot est déporté à Karlsruhe dont la prison est un lieu de transit. Le 24 octobre 1941, il est transféré à la prison de Rheinbach, puis le 15 septembre 1942 à la prison de Diez sur Lahn où il tombe gravement malade en octobre 1942. Atteint de tuberculose pulmonaire et osseuse, il subit à l’hôpital de Diez l’amputation de la jambe droite. Déclaré inapte à la prison, il est renvoyé à la prison de Fresnes, où il arrive le 16 juin 1943. Le 18 juin, il comparait devant le tribunal militaire allemand de Paris qui lui accorde un congé de captivité d’un an, avec obligation de se représenter ensuite. Il est hospitalisé à Saint-Joseph à Paris où son coude est sauvé. Puis il va en convalescence à Lanquetot (Seine-Inférieure). En mars 1944, il se réfugie à Lignières où il reste jusqu’à la Libération.
Il est homologué FFC et rattaché au réseau Évasion Pat O’Leary. Il reçoit la Légion d’honneur, devient maire de Pont-Saint-Pierre. Il poursuit sa carrière comme médecin hospitalier à Rouen. Joseph Jouannot est décédé le 29 août 1972 à Bois-Guillaume (Seine-Inférieure).
Sources : SHD-Vincennes : 16P312025, SHD-Caen : 21P577443, AD76 : 51W417, 3868W53, EC (Lignières) ; Y. Marec, Les hôpitaux de Rouen, p. 108, 161
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 12-7-1899
- Lignières, Cher
- Pont-Saint-Pierre, Eure
- 27-3-1941
- Eure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Fresnes, Seine
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- Rheinbach
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- Frankfurt am Main
- Fresnes
- 18-6-1943
- Fresnes, Seine




