
Photo : ONaCVG
GUISIER Lucienne, Juliette
Née le 7 novembre 1917 à Rouen (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Bois-Guillaume (Seine-Inférieure) ; déportée le 13 octobre 1941 à Karlsruhe ; rescapée.
GUISIER Lucienne, Juliette // Naissance : 7-11-1917 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Bois-Guillaume Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-10-1941 à ; ; Rescapé Aichach Allemagnee
Lucienne Guisier est la fille d’Achille et de Germaine Guisier. Son père est mécanicien
à la Compagnie du gaz à Rouen. Elle a deux frères, Achille
et Jean. Célibataire et sténodactylo à Rouen, elle demeure chez ses parents au 13
rue de la Forêt Verte à Bois-Guillaume. Au début de l’année 1941, ayant probablement
l’expérience du convoyage, elle accepte d’accompagner en zone libre six soldats britanniques,
hébergés depuis juin 1940 chez Marcelle Bochet
à Veules-les-Roses. Par relations, le groupe d’aidants de Veules a justement pris
contact avec le réseau Évasion rouennais, dirigé par Jean-Constant Bourgeois
. Sa reconnaissance ultérieure par le réseau Pat O’Leary permet à Lucienne Guisier d’être homologuée.
Depuis Rouen, le 1er mars 1941, Lucienne Guisier et Jeanne Poulain
doivent faire passer le groupe de l’autre côté de la ligne de démarcation. Il comprend
un voyageur supplémentaire : un 7e soldat anglais qui était caché chez le Dr Jouannot
. Entre Paris et la petite gare de Soubie (Dordogne), le voyage en train se passe
bien. Mais retardés par l’absence du passeur qui a été arrêté, Lucienne Guisier et
son groupe sont eux aussi interpellés le 3 mars 1941 à Montpon-Ménestérol (Dordogne),
près de la ligne de démarcation, par la GFP, la police secrète de l’Armée allemande. Les documents que les convoyeuses devaient
transmettre aux services secrets et quelques imprudences permettent à la police de
remonter la filière. Lucienne Guisier est d’abord incarcérée trois jours à Angoulême
(Charente), puis à la prison du Cherche-Midi à Paris, du 7 mars au 26 août 1941 et
à la prison de la Santé jusqu’au 13 octobre 1941. L’affaire s’avère de grande ampleur,
23 prévenus se retrouvent sur le banc des accusés au Tribunal militaire du Grand Paris
le 31 juillet 1941. Les jugements sont particulièrement sévères : quinze d’entre eux
sont condamnés à mort. La jeune résistante figure par eux. Accusée d’espionnage et
d’aide à l’ennemi, elle est doublement condamnée à mort. Puis par recours en grâce,
sa peine est commuée en réclusion à vie.
Depuis la gare de l’Est à Paris, elle est déportée le 13 octobre 1941 à la prison de Karlsruhe qui est un lieu de transit. Elle est ensuite transférée de prison en prison : celle d’’Anrath, du 21 octobre 1941 au 17 juin 1944, puis à Jauer en Silésie jusqu’au 28 janvier 1945 (mle 337/44), Diez sur Lahn à une date inconnue. Devant l’avance soviétique, elle est évacuée à Aichach en Bavière où elle est internée du 22 février jusqu’à sa libération par les Américains, le 29 avril 1945. Elle est rapatriée le 6 mai 1945 par le centre d’accueil de Strasbourg. Son état nécessite son transfert à l’hôpital civil de La ville.
La famille Guisier n’aura pas démérité pendant l’Occupation : son frère cadet, Achille Guisier, est arrêté pour fait de résistance en août 1943 et déporté à Mauthausen. Elle le retrouve à la libération.
Lucienne Guisier s’établit en Suisse où elle décède, à Sion, en 2001.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P622291 ; SHD-Vincennes : 16P280793, AD76 : 51W411, 6M718 ; EC (Rouen) ; C. Andrieu, Tombés du ciel, 2021, Pp. 210-213 ; C. von List, Résistantes, 2012, p. 245-249 ; francaislibres.net
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 7-11-1917
- Rouen, Seine-Inférieure
- Bois-Guillaume, Seine-Inférieure
- 3-3-1941
- Montpon, Dordogne
- Angoulême, Charente
- Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
- Paris, Prison de la Santé, Seine
- Karlsruhe
- Anrath
- Jauer (337/44)
- Aichach
- 29-4-1945
- Aichach, Allemagne




